Sans famille - Hector Malot

Hector Malot

Classique
Texte abrégé


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Un indémodable classique de l’enfance

« Né sous une bonne étoile » : à première vue, ce n’est pas le cas de Rémi, enfant trouvé, qui passe son âge tendre chez des parents nourriciers avant d’être vendu (pour quarante francs) à une sorte de vagabond saltimbanque, musicien des rues et montreur de chiens savants. Sous les ordres de ce patron, le jeune garçon « sans famille » va endurer les rigueurs de la vie itinérante et affronter toutes sortes d’épreuves. Pour autant, il ne se découragera pas : son arme est de posséder cette force de caractère qui, tôt ou tard, vous attire la bienveillance du sort. Le lecteur, quant à lui, vibre et espère de toute son âme qu’au terme de ce parcours très noir, compliqué d’une intrigue policière, la chance finira par sourire à Rémi, qui le mérite amplement.

Avec ce roman quasi mythologique, Hector Malot nous conte une histoire dont la simplicité défie les modes. Son personnage de Vitalis, figure tragique d’intermittent du spectacle, impose un type humain qui se grave dans les mémoires : celui de l’homme au passé mystérieux que ni la déchéance sociale, ni les vicissitudes d’une existence soumise à la pire précarité, n’ont réussi à abattre.

Une langue accessible aux plus jeunes, une narration à la première personne, un témoignage authentique sur la précarité des couches populaires à la fin du xixe siècle, une quête des origines, des situations ancrées dans le réel, des types humains si bien campés qu’ils restent gravés dans les mémoires et des rebondissements qui tiennent le lecteur en haleine, tels sont les ingrédients d’un roman qui, de Boris Cyrulnik à J.M.G. Le Clézio, de Robert Sabatier à Jean-Paul Sartre, de François Mauriac à Hergé, fut la lecture d’enfance marquante des plus grands écrivains.

Dans Le Roman de mes romans, l’autobiographie littéraire qu’il rédigea à la fin de sa vie, Hector Malot définit ainsi son projet romanesque : « C’est miracle, que les livres qu’on me donnait dans mon enfance ne m’aient à jamais dégoûté de la lecture : édités par Mame, avec l’approbation de Monseigneur l’Archevêque de Tours, comme presque tous ceux qu’on publiait à cette époque “à l’usage de la jeunesse”, ces livres qui respiraient le plus profond ennui ne m’ont appris qu’à bâiller, et je les regardais à peu près du même œil que le verre taillé dans lequel, trois fois par an, on me faisait avaler, mon père par force, ma mère par persuasion, la médecine noire qui elle aussi était de mode alors. Heureusement dans un grenier, jetés en tas, se trouvaient dix ou douze vieux bouquins que leur misérable couverture usée avait fait reléguer là : le Roland furieux de l’Arioste, le Gil Blas de Lesage ; un Molière complet ; un tome de Racine ; et ceux-là, un jour que j’en avais ouvert un au hasard, m’ont empêché de croire que tous les livres étaient des médecines ; combien d’heures ils m’ont fait passer sous l’ardoise surchauffée ou glacée, charmé, ravi, l’esprit éveillé, l’imagination allumée par une étincelle qui ne s’est pas éteinte. Sans eux, aurais-je jamais fait des romans ? Je n’en sais rien. Mais ce que je sais bien, c’est qu’ils m’ont donné l’envie d’en écrire pour ceux qui pouvaient souffrir, comme je l’avais souffert, moi-même le supplice des livres ennuyeux. »

Texte abrégé par Boris Moissard

  • ISBN: 9782211302661
  • Date de première publication : 2007
  • Dans cette édition : 2019
  • Nombre de pages : 240
  • Prix public: 6.00 € - Acheter le livre en librairie

Étudier

Un roman abrégé à étudier au cycle 3 et au cycle 4

Au cycle 3, en CM, au titre des objets d’étude : « Héros et personnages » (Rémi héros « malgré lui »), « La morale en questions » (justice, respect des différences, droits et devoirs), « Vivre des aventures » (un roman d’aventures dont le héros est un enfant entouré d’animaux), et « Se découvrir, s’affirmer dans le rapport aux autres » (un roman d’apprentissage patrimonial où l’enfant abandonné finit par découvrir les relations amicales et familiales).

Au cycle 4, en quatrième, au titre de l’objet d’étude : « La fiction pour interroger le réel » (Sans famille, un récit réaliste dont l’étude peut être associée à des adaptations cinématographiques récentes, et qui témoigne des ambitions du roman réaliste au xixe siècle en matière de représentation de la société : l’« enfance volée » de Rémi), et du questionnement complémentaire : « La ville, lieu de tous les possibles ? » (le Paris de Rémi).

Texte recommandé dans cette édition par l’Éducation nationale.

En classe
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  • CM
  • 4e

« Sans famille », d’Hector Malot, ou la conquête de soi

Séquence réalisée par Dominique Blum, professeure de lettres

4 séances – 10 pages

  1. « Enfant trouvé » ou le poids de l’absence
  2. La quête des liens du sang.
  3. Les leçons de vie de Vitalis.
  4. Arthur, Mattia et Lise : des enfants empêchés de grandir (Arthur, le frère menacé ; Lise, la parole empêchée ; Mattia ou la transfiguration).
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  • CM
  • 4e

« Sans famille », d’Hector Malot

Séquence réalisée par Françoise Cespédès, professeure de lettres

5 séances – 11 pages

  1. Compréhension de l’œuvre. Questionnaire de lecture.
  2. La narration. L’ordre de la narration.
  3. La description. Le portrait de Vitalis.
  4. Une situation de communication : la lettre ; le dialogue.
  5. Le style de l’auteur : images, les champs lexicaux du spectacle et de la justice. Exercice d’écriture.

Autour du livre

Médias
Podcast Paroles de passeurs : Boris Moissard nous parle de « Sans famille »
l'école des loisirs · Paroles de passeurs : Boris Moissard, abrégeur de « Sans famille » d'Hector Malot
Interview et réalisation Sylvie Dodeller. Extraits de « La complainte de la Butte », de Georges van Parys sur les orgues de barbarie Odin. https://www.youtube.com/c/odinorguedebarbarie/about

Avis de lecteurs

Sur le site « Constellations »

« Ce classique de la littérature française propose une histoire riche en péripéties, en leçons de vie, et met en présence de beaux personnages. Le récit de l’orphelin courageux montre combien les liens d’amitié et de cœur peuvent être aussi significatifs que les liens familiaux. Rémi subit la perte d’êtres chers et des séparations déchirantes qui apportent une forte dimension dramatique à ses aventures. Des éléments d’intrigue, intégrés tout au long du récit, supportent l’intérêt de la lecture et conduisent à un heureux point de chute. Cette version abrégée respecte la lettre et l’esprit de la version originale, et dénote la richesse du vocabulaire et la précision des descriptions. Ce roman propose une lecture captivante, significative pour les valeurs qu’elle véhicule, le contexte historique qu’elle permet de découvrir et les liens qu’elle offre de faire avec d’autres lectures. »