Oliver Twist - Charles Dickens

Charles Dickens

Classique
Texte abrégé

Olivier Twist, roman social et plaidoyer contre la misère

« Dickens le voit devant lui, son petit bonhomme, blême, pieds nus, genoux cagneux, tendant son écuelle à bout de bras. S’il ferme les yeux, il aperçoit un autre petit garçon qui erre dans les rues, la faim au ventre. Comme Olivier, il a côtoyé les bas-fonds, comme Olivier, il n’est pas tombé. »

Marie-Aude Murail, « Charles Dickens », 2005.

 

Orphelin, Olivier Twist passe sa petite enfance entre la maison de l’horrible Mme Mann, sorte de Cruella paroissiale, et le workhouse, un asile pour indigents où la loi sur les pauvres affame les pensionnaires afin qu’ils ne prennent pas goût à l’oisiveté. Placé chez M. Sowerberry, fabricant de cercueils et croque-mort de son état, Olivier s’enfuit pour gagner Londres. Sa naïveté le conduit droit dans un repaire de malfaiteurs, une école du vice où l’on apprend à détrousser discrètement les passants… Le jour où il comprend enfin ce qu’on attend de lui, il se fait arrêter. Le plaignant est M. Brownlow, un notable. Frappé par la ressemblance qui existe entre le petit Olivier et certain portrait qu’il a chez lui, le vieil homme recueille l’orphelin, mais pas pour longtemps : ses anciens amis les voleurs ont bien des raisons de vouloir le retrouver…

Avec les aventures d’Olivier Twist, Dickens entame contre l’injustice sociale une croisade qu’il poursuivra toute sa vie, sans se départir ni de son humour ni de son talent de portraitiste : c’est dans Olivier Twist que l’on rencontre l’inénarrable bedeau M. Bumble, l’irascible Grimwig, l’Astucieux Renard et, surtout, les célèbres truands Fagin, Sikes et Monks, figures depuis longtemps familières de la littérature anglaise.

Texte abrégé par Marie-Hélène Sabard

Traduction de Charlotte et Marie-Louise Pressoir

  • ISBN: 9782211302647
  • Date de première publication : 2005
  • Dans cette édition : 2019
  • Nombre de pages : 256
  • Prix public: 6.00 € - Acheter le livre en librairie

Étudier

Une figure emblématique de l’iniquité sociale à découvrir de la cinquième à la troisième

En cinquième, dans le cadre de l’objet d’étude : « Avec autrui : familles, amis, réseaux », qui préconise la lecture de « récits d’enfance et d’adolescence, fictifs ou non » (la bande des jeunes malfaiteurs).

En quatrième, dans le cadre de l’objet d’étude : « La fiction pour interroger le réel » afin d’illustrer le thème de l’enfance volée et d’étudier un roman réaliste en lien avec son adaptation cinématographique (celle de Roman Polanski, par exemple), mais aussi au titre du questionnement complémentaire : « La ville, lieu de tous les possibles ? » (les bas-fonds de Londres).

En troisième, dans le cadre de l’objet d’étude : « Dénoncer les travers de la société », le projet de Dickens étant bien de dénoncer, dans ce livre, les injustices de la société victorienne.

Texte recommandé par l’Éducation nationale.

En classe
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« Olivier Twist », « Jacquou le Croquant », l’enfance malheureuse à travers deux romans du XIXe siècle et un film de Luis Buñuel, « Los Olvidados »

Dominique Blum, professeure de lettres

7 séances – 23 pages

  1. Destins d’orphelins ; à chaque auteur sa voix ; enfants pauvres, enfants maudits.
  2. L’injustice originelle : Olivier Twist ou la naissance d’un orphelin ; Jacquou le Croquant, ou la blessure d’un procès inique ; Los Olvidados, ou l’histoire d’une corrida.
  3. Le récit comme chemin de croix : Charles Dickens, mise en scène des personnages et jeu avec le lecteur (Mme Mann et M. Bumble : deux tartuffes autour d’un verre de genièvre ; M. Sowerberry, un croque-mort des plus verts… ; Fagin : un spectacle de mime ; Bill Sikes et son chien : un personnage et son double).
  4. Le récit comme chemin de croix : Eugène Le Roy, une peinture de l’horrible.
  5. Le récit comme chemin de croix : Luis Buñuel, la violence sur le terreau de la misère (bâtons, pierres, couteaux : les outils de la violence tangible ; Pedro ou la lutte contre la violence intérieure).
  6. La pauvreté et son espace : le cimetière des indigents dans Olivier Twist et Jacquou le Croquant ; la décharge, un lieu d’oublie chez Buñuel.
  7. Trois issues à l’enfance malheureuse.
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« Olivier Twist », de Charles Dickens

Catherine Verdier-Le Cam, professeure de lettres

10 séances – 57 pages

  • Préparation de la séquence : lecture tabulaire (par groupe), recherches biographiques sur Dickens.
  1. Dickens et le roman-feuilleton au xixe siècle.
  2. Pénétrer dans l’œuvre : un premier chapitre pour faire naître un héros, Olivier Twist, héros paradoxal (étude de la langue : désigner un personnage : reprises nominales, pronominales, périphrastiques).
  3. L’Angleterre au xixe siècle : travail au CDI.
  4. Le temps et l’espace dans le roman : les indicateurs de temps ; le rythme du récit (ellipse, sommaire, scène).
  5. Le narrateur dans le récit : définitions (auteur, narrateur, narration) ; fonctions du narrateur.
  6. Ironie, humour et dénonciation : lecture d’un extrait de Candide de Voltaire. Les figures de l’ironie dans Olivier Twist : paradoxe et antiphrase.
  7. Manichéisme et prédestination – Olivier, un héros bon au cœur pur : la représentation du mal (lexiques mélioratif et péjoratif) ; la représentation du bien.
  8. Les figures féminines : Agnès, Nancy et Rose Maylie (lecture, expression orale).
  9. L’épilogue, une fable exemplaire.
  10. Évaluation de type brevet.
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  • Marie-Aude Murail / Charles Dickens. Malo de Lange, fils de voleur et frère d’Olivier Twist : une histoire de filiation. Séquence
    par Laurence Sieuzac, professeure de lettres :

    1. en intitulant son ouvrage Malo de Lange, fils de voleur, Marie-Aude Murail l’a placé sous le signe de la filiation. La trame du récit initiatique répond à une quête identitaire du personnage-narrateur, qui est orphelin de père et de mère. Elle rappelle celle qui fonde Olivier Twist et, plus largement, la problématique du bien et du mal qui sous-tend toute l’œuvre de Charles Dickens. Cette séquence a pour objectif la maîtrise du récit d’aventures en cinquième. Une dizaine d’heures maximum est requise. Déroulement de la séquence : six séances.

  • Charles Dickens l’« inimitable »,
    par Marie-Aude Murail, écrivain :

    1. un entretien avec Marie-Aude Murail autour de la biographie qu’elle a consacrée à Charles Dickens (collection « Belles Vies », l’école des loisirs).

  • « Charles Dickens », de Marie-Aude Murail. Séquence
    par Patricia Fize et Claude Gapaillard, professeurs de lettres :

    1. outre l’intérêt évident d’aborder un genre peu représenté dans les éditions pour la jeunesse, l’étude de ce récit biographique présente aussi celui de contribuer à la construction d’une culture littéraire. Dickens (1812-1870), contemporain de Victor Hugo (1802-1885), est l’un des plus grands romanciers de la littérature anglaise. Tous deux dénoncent les abus et les laideurs sociales de leur temps. Marie-Aude Murail ne se contente pas de rapporter des faits de manière distanciée, elle redonne vie au personnage et fait entendre le « son de sa voix ». Elle immerge le lecteur dans le contexte social et familial du personnage pour qu’il parcoure ce chemin qui mène à un destin exceptionnel. De plus, ce livre offre l’occasion de (re)découvrir les spécificités du genre biographique.

Autour du livre

Médias
« Olivier Twist », de Dickens à Polanski
Anne-Marie Baron
« Abréger pour transmettre : le cas Dickens »
Marie-Aude Murail
Marie-Aude Murail et Charles Dickens
Sophie Chérer

Avis de lecteurs

Sur le site « Constellations »

« Ce célèbre roman à caractère sociologique raconte l’histoire d’Olivier Twist, un orphelin pris dans les mailles de la misère. Le récit multiplie les sévices et les malheurs endurés par Olivier, un garçon angélique et pur qui résiste à toutes les tentatives de corruption. Sur un ton humoristique, ironique et parfois franchement sarcastique, l’ouvrage propose une critique sévère de la misère et des travers de la société britannique de l’époque. Les scènes satiriques sont nombreuses, et les personnages sont tout particulièrement savoureux. Les situations dramatiques ne sont pas pour autant traitées avec moins de force et de profondeur. La description des bas-fonds de la petite pègre de Londres, tout comme celle des milieux bourgeois, est particulièrement vivante. Bien traduite et habilement abrégée, cette version respecte la lettre et l’esprit de l’œuvre originale. En complément, un repère chronologique permet de situer le roman dans la vie et l’œuvre littéraire de Charles Dickens. »

« Bon moment de détente… une belle œuvre à découvrir ou à faire partager. »