Le roman le plus autobiographique de Charles Dickens
« Serai-je le héros de ma propre histoire, ou ce rôle sera-t-il tenu par un autre ? Ces pages l’apprendront au lecteur. Pour commencer par le commencement, je note que je naquis un vendredi à minuit – du moins me l’a-t-on dit, et je n’ai aucune raison d’en douter… »
Voilà un début engageant.
La suite l’est moins : né six mois après la mort de son père, David Copperfield se retrouve vite nanti d’un terrifiant beau-père, dont la sœur, la glaciale et « métallique » miss Murdstone, suffirait à elle seule à caractériser l’Angleterre rigide et puritaine du début du xixe siècle…
Car, si David Copperfield est bien l’histoire d’une enfance malheureuse, c’est avant tout une irrésistible galerie de portraits qui laisse le lecteur partagé entre l’effroi et le fou rire : il y a les méchants, bien sûr, l’hypocrite et gluant Uriah Heep, ou Steerforth, le séducteur, mais aussi les excentriques, ces doux dingues que Dickens excelle à dépeindre : M. Dick, qui rédige ses pensées sur un cerf-volant, Traddles et ses dessins de squelettes, l’impayable tante Betsey et sa phobie des ânes…
David Copperfield est sans doute le roman le plus autobiographique de Dickens. C’est aussi, de son propre aveu, son préféré : « Comme beaucoup de pères aimants, j’ai, au fond de mon cœur, un enfant favori. Et il s’appelle DAVID COPPERFIELD. »
Étudier
Entre fiction et autobiographie
En quatrième, dans le cadre de l’objet d’étude : « La fiction pour interroger le réel » pour illustrer le thème de l’enfance volée.
En troisième, au titre de l’objet d’étude : « Se raconter, se représenter », l’ouvrage contenant beaucoup d’éléments autobiographiques.
Texte recommandé par l’Éducation nationale.
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« David Copperfield », de Charles Dickens
Françoise Cespédès, professeure de lettres
10 séances – 35 pages
Séance préliminaire : repérage des indices spatiaux ; étapes de lecture.
- Séance 1. Connaissance de l’auteur : la vie et l’œuvre de Dickens.
- Séance 2. Un début de roman : identification du narrateur, repérage des temps de la narration et des éléments constitutifs d’un roman (personnages et événements).
- Séance 3. La représentation de l’école : organisation d’une description et d’un portrait, procédés d’écriture, point de vue. La pension Salem (exercice d’écriture) ; son personnel ; M. Mell et M. Sharp, les maîtres ; Tommy Traddles et James Steerforth, les camarades ; David.
- Séance 4. La rencontre de David et de tante Betsey : travail pluridisciplinaire avec le professeur d’anglais ; lecture d’image.
- Séance 5. Le portrait : Uriah Heep, le docteur Strong et M. Spenlow (exercice d’écriture).
- Séance 6. L’expression du sentiment amoureux : Emily, Dora, Agnès.
- Séance 7. La fonction symbolique des personnages : Peggotty, Betsey Trotwood.
- Séance 8. Le registre comique : le comique de caractère, le comique de situation.
- Séance 9. La tempête : les signes avant-coureurs de la tempête, la tempête elle-même, ses effets ; le style de l’auteur.
- Séance 10. Un roman dans le roman : l’histoire d’Emily, ses lettres ; exercice d’écriture.
- 4e
- 3e

« David Copperfield », de Charles Dickens : accompagnement à la lecture cursive
Marie Dupraz, professeure de lettres
20 séances – 60 pages
Préliminaires : David Copperfield : fiction ou autobiographie ? Dickens et son public. Dickens écrivain engagé.
- Feuilleton 1. Incipit, comparaisons, emploi du présent, introduction des principaux thèmes.
- Feuilleton 2. Le personnage de miss Murdstone. Comique, humour et ironie.
- Feuilleton 3. Nouveaux personnages et début d’une intrigue secondaire.
- Feuilleton 4. Les formes du comique.
- Feuilleton 5. Le personnage de Betsey Trotwood. L’art du dialogue. L’art du portrait (Uriah Heep).
- Feuilleton 6. La coïncidence, spécialité dickensienne.
- Feuilleton 7. L’art du feuilletoniste (intrigue principale et intrigues secondaires).
- Feuilleton 8. Indices et sous-entendus : écrire à l’époque victorienne.
- Feuilleton 9. Expansions du nom, images et métaphores.
- Feuilleton 10. Un nœud dramatique au centre du livre. Fin de l’enfance.
- Feuilleton 11. Le personnage de miss Mills. Sa fonction. Le style indirect.
- Feuilleton 12. Le monologue de Betsey Trotwood. Le discours de M. Micawber (les figures de style de l’emphase).
- Feuilleton 13. Servilité cupide de Uriah Heep et faiblesse de Micawber. M. Peggotty entre Robinson Crusoé et Errant mythique.
- Feuilleton 14. Les personnages de « vieilles filles ». Les chapitres rétrospectifs.
- Feuilleton 15. Les contraintes d’un récit à la première personne. Où Dickens déjoue les pronostics du lecteur.
- Feuilleton 16. Des techniques comiques que l’on peut observer dans le genre théâtral, mais aussi des scènes de théâtre et des coups de théâtre. Fonction métaphorique des objets.
- Feuilleton 17. Une scène de dénouement digne des comédies.
- Feuilleton 18. La tempête, deus ex machina et topos littéraire. Une écriture cinématographique. Épilogue tragique.
- 19 & 20. Feuilletons 19 & 20. Le lecteur échappe au regard omniscient du « je » narrateur. Vrai présent et présent de narration. David héros de sa propre vie ? David Copperfield, roman de formation. Test de lecture.
- Charles Dickens l’« inimitable »,
par Marie-Aude Murail, écrivain :
- un entretien avec Marie-Aude Murail autour de la biographie qu’elle a consacrée à Charles Dickens (collection « Belles Vies », l’école des loisirs).
- « Charles Dickens », de Marie-Aude Murail. Séquence
par Patricia Fize et Claude Gapaillard, professeurs de lettres :
- outre l’intérêt évident d’aborder un genre peu représenté dans les éditions pour la jeunesse, l’étude de ce récit biographique présente aussi celui de contribuer à la construction d’une culture littéraire. Dickens (1812-1870), contemporain de Victor Hugo (1802-1885), est l’un des plus grands romanciers de la littérature anglaise. Tous deux dénoncent les abus et les laideurs sociales de leur temps. Marie-Aude Murail ne se contente pas de rapporter des faits de manière distanciée, elle redonne vie au personnage et fait entendre le « son de sa voix ». Elle immerge le lecteur dans le contexte social et familial du personnage pour qu’il parcoure ce chemin qui mène à un destin exceptionnel. De plus, ce livre offre l’occasion de (re)découvrir les spécificités du genre biographique.
- « L’Histoire personnelle de David Copperfield », d’Armando Iannucci
par Philippe Leclercq, enseignant et critique de cinéma :
- En choisissant pour titre de son adaptation celui que donna, ou peu s’en faut, l’écrivain Charles Dickens à son huitième roman, L’Histoire, les Aventures et l’Expérience personnelles de David Copperfield le jeune, le réalisateur britannique Armando Iannucci semble indiquer sa volonté de demeurer fidèle à la trame du récit. Il s’y efforce, s’y tient (ne fût-ce que dans la première partie), guidé par le souci de la cohérence narrative, en dépit des inévitables coupes et fusions / condensations (de lieux et de personnages), et en apportant un soin appliqué à la reconstitution de l’ère victorienne…
Autour du livre
Avis de lecteurs
Sur le site « La Valse des pages »
« Une version courte qui tient totalement la route et permettra aux plus pressés de s’approprier cette lecture assez facilement. Contrat tenu, donc, pour cet abrégé qui met effectivement cette grande œuvre à la portée de tous et notamment des plus jeunes. »