Émile Zola

Émile Zola

« Ah ! Vivre indigné, vivre enragé contre les talents mensongers, contre les réputations volées, contre la médiocrité universelle ! Ne pouvoir lire un journal sans pâlir de colère ! […] Voilà quelle a été ma passion », écrit en 1882 celui qui fut le chef de file de l’école naturaliste. Cette citation suffirait presque à résumer sa vie. Né en 1840, Zola passe son enfance à Aix-en-Provence, où il se lie avec Paul Cézanne. Orphelin de père à sept ans, il s’installe à Paris avec sa mère à dix-huit ans et échoue au baccalauréat. Il entre à la librairie Hachette comme commis de bureau… Il y deviendra chef de la publicité et y découvrira ce qui restera le socle de son travail littéraire : le journalisme.

En 1864, il publie son premier ouvrage, Contes à Ninon. L’année suivante paraît son premier roman La Confession de Claude. Et, en 1868 : Thérèse Raquin. C’est en 1869, à vingt-neuf ans, qu’il conçoit le projet du cycle des Rougon-Macquart, vaste fresque en vingt volumes dans laquelle il se propose de raconter l’histoire d’une famille sous le Second Empire sous un angle « purement naturaliste, purement physiologiste », dit-il. Dans les années qui suivent paraissent La Fortune des Rougon, La Curée, Le Ventre de Paris, La Conquête de Plassans… jusqu’à L’Assommoir, qui rencontre un succès considérable.

En 1878, Zola achète une petite maison à Médan, près de Poissy, où il réunit régulièrement certains écrivains qu’il fréquente depuis deux ans et qui constituent le groupe des naturalistes : Henry Céard, J. K. Huysmans, Léon Hennique, Paul Alexis et Guy de Maupassant. En 1880, ils publieront le volume collectif des Soirées de Médan : l’école naturaliste est à son apogée. Zola met alors un terme à ses activités de journaliste pour se consacrer à son œuvre romanesque : Nana, Pot-Bouille, Au Bonheur des Dames, Germinal, La Joie de vivre, L’Œuvre, La Terre, Le Rêve, La Bête humaine, L’Argent

En 1890, à cinquante ans, il se présente pour la première fois à l’Académie française, sans succès. Toutes ses innombrables tentatives échoueront. En revanche, il est élu président de la Société des gens de lettres, charge qu’il occupera pratiquement sans interruption jusqu’en 1896. En 1898, il s’engage dans l’affaire Dreyfus et publie, le 13 janvier, dans le journal L’Aurore, un pamphlet intitulé : « Lettre au président de la République » (« J’accuse »). Condamné à un an d’emprisonnement, il s’exile en Angleterre. Il rentrera un an plus tard.

Émile Zola meurt le 29 septembre 1902 d’une asphyxie accidentelle (ou provoquée ?) à l’oxyde de carbone. Ses cendres seront transférées au Panthéon le 4 juin 1908.