Oscar Wilde

Oscar Wilde
Oscar Wilde photographié par Elliott & Fry, en 1881 © National Portrait Gallery, Londres

Oscar Wilde naît à Dublin en octobre 1854. Son père est un médecin réputé. Sa mère, poétesse et traductrice, une militante de la cause nationaliste irlandaise. Il a un frère de deux ans son aîné et une sœur cadette qui disparaîtra prématurément. Une scolarité brillante l’amène au Trinity College de Dublin, puis au Magdalen College d’Oxford. C’est là que commence à se dessiner son personnage de dandy aux cheveux longs et à cravate lavallière, de conteur intarissable et talentueux, d’esprit fantasque et insolent. À vingt ans, il découvre l’Italie, puis la Grèce. Il veut être critique d’art et, en 1877, donne son premier article consacré à une exposition ; l’année suivante, il remporte un grand prix de poésie d’Oxford.

En 1879, établi à Londres, il y fréquente la haute société, les milieux artistiques, et se taille une réputation d’esthète et d’homme d’esprit qui lui vaut d’entamer, en 1882, une tournée de conférences aux États-Unis. Un séjour à Paris en 1883 lui fait rencontrer peintres et écrivains : Verlaine, Hugo, Daudet, Degas…

En 1884, il épouse une militante féministe et auteure de contes pour enfants, Constance Lloyd, qui lui donnera deux fils : Cyril, qui mourra au front en 1915, et Vyvyan, qui deviendra auteur et traducteur.

Jusque dans les années 1890, Oscar Wilde collabore au quotidien du soir The Pall Mall Gazette, et, entre 1887 et 1889, est rédacteur en chef du Woman’s World… Mais il se consacre surtout à la poésie et à l’écriture de « contes » qui seront réunis, en 1891, sous le titre Le Crime de lord Arthur Saville et autres contes. Suivront, quelques années plus tard, Le Prince heureux et autres contes.

C’est en 1890, à l’âge de trente-six ans, qu’il fait paraître dans une revue littéraire une première version de ce qui restera son unique roman, Le Portrait de Dorian Gray. L’ouvrage sera repris en volume l’année suivante. Entre-temps, son auteur l’a remanié et l’a augmenté de plusieurs chapitres, ainsi que d’une préface. L’été de cette même année 1891 il s’éprend d’un jeune aristocrate écossais, lord Alfred Douglas, et s’affiche en sa compagnie.

Entre 1892 et 1895, Wilde triomphe au théâtre avec L’Éventail de lady Windermere, Une femme sans importance, Un mari idéal, De l’importance d’être Constant

Il est au sommet de sa gloire quand frappe le scandale : le père d’Alfred Douglas, marquis de Queensberry, l’accuse publiquement d’homosexualité et exige qu’il s’éloigne de son fils. Wilde l’attaque en diffamation, mais perd son procès. Queensberry attaque à son tour et gagne. La condamnation est prononcée le 25 mai 1895 : reconnu coupable d’« actes indécents », Wilde est condamné à deux ans de travaux forcés qu’il va purger dans la prison de Reading, dans le sud de l’Angleterre. Contraint de vendre ses biens pour payer les frais de justice, il est ruiné. Sa femme s’exile en Suisse, puis en Allemagne, avec leurs deux fils ; ils sont obligés de changer de nom : désormais, tous trois s’appelleront non plus Wilde, mais Holland.

En 1896, Wilde écrit depuis sa prison à lord Alfred Douglas une longue lettre dont certains extraits seront publiés en 1905 sous le titre De Profundis.

Il sort de prison en mai 1897, quitte aussitôt l’Angleterre pour la France et s’installe à Berneval, près de Dieppe, sous le nom de Sébastien Melmoth. Là, il écrit La Ballade de la geôle de Reading. Constance a demandé une séparation de corps, il n’a plus de famille, peu d’amis, et ne vit que de la générosité de certains d’entre eux. Il renoue sporadiquement avec Alfred Douglas, avec lequel il séjourne un temps en Italie. Puis il gagne Paris et sombre peu à peu dans la déchéance et la misère.

Oscar Wilde meurt à quarante-six ans d’une méningite dans une misérable chambre d’hôtel parisien le 30 novembre 1900.

Média

« Oscar Wilde, l’impertinent absolu », retour sur une exposition événement

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Olivier Bailly, L’École des lettres