Charles Dickens

Charles Dickens
Portrait au daguerréotype de Charles Dickens par Antoine Claudet, 1852 © Library Company of Philadelphia, D. R.

Charles Dickens naît en février 1812 près de Portsmouth, en Angleterre. Il a onze ans quand son père, fonctionnaire, est muté à Londres. Criblé de dettes, ce dernier retire Charles de l’école. Le jour de ses douze ans, Dickens est placé dans une fabrique de cirage pour un shilling la journée. Dans le même temps, son père est incarcéré pour dettes. Un providentiel mais maigre héritage vient le tirer de ce mauvais pas.

Entre quatorze et vingt ans, Dickens est commis aux écritures chez des avoués, puis dans un tribunal ecclésiastique. En 1833, il décroche un poste de rédacteur parlementaire dans un journal. Ses premières « esquisses », de petites scènes de la vie londonienne, datent de cette époque ; il les signe d’un pseudonyme : Boz. Les Esquisses de Boz paraissent en volume en 1836. Très bien accueillies, elles font entrer Dickens dans le milieu littéraire où il rencontre Angela Burdett-Coutts, une milliardaire philanthrope qui soutiendra toutes les causes dans lesquelles il s’engagera.

Un éditeur lui commande alors des textes relatant les mésaventures d’un club sportif : ce sera Les Aventures de M. Pickwick – un triomphe. Dickens a vingt-quatre ans. Il épouse Catherine Hogarth, la fille du directeur de l’Evening Chronicle. Ils auront dix enfants.

Il devient rédacteur en chef du mensuel Les Mélanges de Bentley, où Olivier Twist paraît en feuilleton. En 1838 sortent les premières livraisons de Nicholas Nickleby : les lecteurs se les arrachent. Cette réussite vaut à l’écrivain de nombreux démêlés avec ses éditeurs, les contrats forfaitaires ne lui laissant aucun bénéfice sur les ventes.

Suivront Barnabé Rudge et Le Magasin d’antiquités avant le grand départ pour l’Amérique, en 1842. Dickens y visite des hospices, des usines, des prisons… Dès son retour à Londres, il s’attaque à des Notes américaines dans lesquelles il dénonce une société de spéculateurs rapaces… En 1843, il publie le premier fascicule de Martin Chuzzlewit et écrit Un Noël. Dès lors, chaque année, il publiera un conte de Noël.

Après quelques séjours en Italie, en France et en Suisse, Dickens entame la publication de Dombey et fils en 1846. L’année suivante, il fonde « Urania Cottage », un institut pour « filles repenties » dont il assure lui-même la direction.

Il a trente-sept ans quand paraît l’une de ses œuvres majeures, David Copperfield, qui rencontre un succès considérable. À cette époque, Dickens fonde Household Words, un hebdomadaire littéraire réformateur, et multiplie œuvres caritatives et romans : Bleak House, Temps difficiles, La Petite Dorrit

En 1857, il entame avec une jeune actrice de dix-huit ans une liaison qui met un terme à son mariage. Au cours des années qui suivent, un litige avec les copropriétaires de son journal l’amène à fonder un autre hebdomadaire, All The Year Round, qui accueillera De grandes espérances et Notre ami commun.

Dans la foulée, l’auteur se fait conférencier et sillonne l’Europe pour donner lecture de versions abrégées de ses œuvres. C’est au retour d’un séjour à Paris que, le 9 juin 1865, il sort indemne d’un accident de chemin de fer qui va profondément le marquer. Il poursuit néanmoins ses tournées en Angleterre, en France, et jusqu’aux États-Unis, en 1868. Le 15 mars 1870, il donne une lecture à Londres devant deux mille personnes : il est au sommet de sa gloire. Il a entamé un nouveau roman, Le Mystère d’Edwin Drood… Celui-ci restera inachevé.

En effet, Charles Dickens meurt le 9 juin d’une hémorragie cérébrale, cinq ans jour pour jour après l’accident de chemin de fer qui aurait pu lui coûter la vie. Il est inhumé dans le « Coin des poètes » de l’abbaye de Westminster.