- Notor

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Notor examinant une agate de ses collections minéralogiques

Ce pseudonyme aux consonances digne d’un personnage homérique est en réalité le palindrome anagrammatique de Roton, Marie-Alexandre-Gabriel, vicomte de son état. Né en octobre 1865 à Strasbourg, il perd son père, Félix de Roton, l’année suivante. C’est son grand-père maternel, ancien élève de l’atelier de Delacroix, qui l’initie au dessin. Il poursuit ses études à Paris, où il est le condisciple de Paul Claudel au lycée Louis-le-Grand, avant d’entrer à l’école du Louvre.

En 1905, il épouse Alexandrine de Pontac, fille des propriétaires du château de Rayne Vigneau, premier grand cru de Sauternes, à Bommes. C’est là qu’il s’installe, s’occupant du domaine, mais aussi de son travail de dessinateur, essentiellement consacré à la Grèce antique, et de collectionneur de minéraux.

Quand survient la Première Guerre, trop âgé pour combattre, il crée un hôpital accueillant les soldats blessés convalescents. Maire de Bommes de 1919 à 1935, il est certes un notable, mais surtout une personnalité originale et passionnée.

Les deux volumes de L’Iliade et L’Odyssée illustrées par la céramique grecque paraissent en 1950-1951 et sont récompensés par le prix d’histoire de l’Académie française et le prix d’archéologie de l’Académie des Beaux-Arts. Notor a alors quatre-vingt-cinq ans : « Il m’aura fallu, dit-il, un demi-siècle et plus de recherches dans les musées, collections particulières et bibliothèques d’Europe pour réaliser mon rêve, mon rêve immense comme la mer, mare immensum, d’Homère illustré à la grecque. » Notor s’éteindra en octobre 1964, à l’aube de sa centième année.