Désiré Nisard

Désiré Nisard
Portrait de Désiré Nisard © D. R.

Né en 1806 à Châtillon-sur-Seine, en Bourgogne, Désiré Nisard est un élève brillant qui se destine à une carrière de journaliste. Orphelin à seize ans, il a à sa charge cinq frères et sœurs, ce qui le pousse à précipiter son entrée dans la vie active. Il devient donc, à l’âge de vingt ans, journaliste au Journal des débats. Alors pétri de convictions républicaines, il monte sur les barricades lors de la révolution de juillet 1830. Pourtant, Nisard est un esprit classique, au sens le plus rigoureux du terme : il ne supporte pas le mouvement romantique qui prend de l’ampleur, ni son chef de file, Victor Hugo, représentant, selon lui, d’une « littérature facile ». Il quitte le Journal des débats, qui soutient Hugo, et, en 1834, publie Études de mœurs et de critiques sur les poètes latins de la décadence, ouvrage dans lequel il met en parallèle la décadence de la littérature latine et celle de la littérature française, incarnée par Hugo. François Guizot, alors ministre de l’Instruction publique, apprécie cette thèse et ouvre les portes de son ministère au jeune auteur, qui se dépêche d’en gravir tous les échelons.
En 1837, il entreprend sa Collection des auteurs latins avec la traduction en français, une édition des classiques latins qui compte vingt-sept volumes, dont la traduction de L’Énéide, de Virgile. En 1840, il fait paraître un Précis d'histoire de la littérature française qui précède sa volumineuse Histoire de la littérature française. Par la suite, il publiera également plusieurs recueils de critiques littéraires.
Élu député de la Côte-d’Or en 1842, Désiré Nisard obtient une chaire au Collège de France l’année suivante. Ce fervent soutien du pouvoir et de la monarchie de Juillet accueille avec bienveillance le régime du futur Napoléon III en 1848, et poursuit son ascension : académicien, directeur de l’École normale supérieure, sénateur, professeur d’éloquence française à la Faculté des lettres de Paris… C’est là qu’il héritera du surnom d’homme aux « deux morales ». La chute de l’Empire met un terme à sa carrière politique.
Désiré Nisard s’éteint en Italie, à Sanremo, en mars 1888.