Daniel Defoe

Daniel Defoe
Daniel Defoe d’après une gravure de Michael Vandergucht, 1706.

Daniel Defoe, de son vrai nom Daniel Foe, est né à Londres en 1660 dans une famille presbytérienne, Église dissidente de la religion anglicane. Son père, James Foe, est un marchand de cire et de chandelles reconverti dans la boucherie. Oxford ou Cambridge lui étant interdits, à treize ans, Daniel Defoe intègre Newington Green, une institution privée censée le préparer à la carrière de pasteur de l’Église presbytérienne. Mais il a la bosse du commerce et préfère se lancer dans la bonneterie de gros, ce qui l’amène à voyager en France, en Hollande, en Espagne…

À vingt-quatre ans, il épouse Mary Tuffley, la fille d’un drapier londonien qui apporte au ménage une dot considérable. Le couple aura huit enfants, dont six seulement atteindront l’âge adulte.
En 1685, Daniel Foe prend part à la rébellion de Monmouth contre le catholique roi Jacques II. La rébellion ayant échoué, Foe doit quitter l’Angleterre : il passe trois ans en Europe et ne regagne son pays qu’à l’avènement de Guillaume d’Orange.
Seulement, après avoir réussi dans l’import-export de tabac et de vin avec l’Espagne, il réalise des placements aventureux dans l’assurance maritime, lesquels le conduisent à la faillite en 1692 et à la prison pour dettes.
En 1695, il crée une manufacture de tuiles, qui, elle aussi, fera faillite, et investit dans le commerce des esclaves.
C’est à cette époque qu’il se met à écrire des pamphlets politiques, notamment, en 1701, une satire contre la xénophobie intitulée L’Anglais de pure race, et, en 1702, Le Moyen le plus rapide d’en finir avec les dissidents, un pamphlet dans lequel il s’attaque à l’intolérance de l’Église anglicane. Ces écrits dans lesquels il plaide en faveur de la liberté de presse, de la propriété littéraire, de la liberté religieuse le ramènent, en mai 1703, à la prison de Newgate. Il est condamné à trois expositions au pilori en juillet 1703.

Libéré grâce à l’intervention du ministre Robert Harley, il devient agent secret à sa solde. Il va ainsi travailler à la paix avec la France et à l’union avec l’Écosse. C’est à cette époque qu’il se fait appeler Daniel Defoe.
En 1704, il fonde The Review, une revue consacrée à la politique intérieure et extérieure de la Grande-Bretagne destinée à soutenir la politique du ministre Harley.
Defoe mènera ses activités secrètes jusqu’aux années 1713-1714, où il connaîtra de nouveau la prison aussi bien pour dettes que pour ses prises de position politiques.
À partir des années 1715, il se tourne définitivement vers l’écriture et c’est tardivement, entre cinquante-cinq et soixante-cinq ans, qu’il produit les ouvrages qui assureront sa célébrité : Robinson Crusoé (1719), Moll Flanders (1722), Journal de l’année de la peste (1722), Roxana (1724), Histoire politique du Diable (1726), etc.
Criblé de dettes, déménageant sans cesse, Daniel Defoe s’éteint en avril 1731, à l’âge de soixante et onze ans, probablement d’un accident vasculaire cérébral.