Théo Varlet

Théo Varlet
Théo Varlet vers 1936 © D. R.

Né à Lille en 1878, Théo Varlet, issu d’un milieu bourgeois, suit des études de lettres classiques avant de prendre les rênes, à vingt ans, de L’Essor, petite revue littéraire, philosophique et scientifique lilloise qu’il transforme très vite en revue purement littéraire. En 1898 paraît son premier recueil de poèmes, Heures de rêve. La même année, il s’établit dans la station balnéaire de Knokke-Heist, en Flandre-Occidentale. Depuis ce « camp de base », il voyage : Suisse, Angleterre, France, Italie, Grèce, Proche-Orient, Hongrie, Turquie, Danemark…

Un séjour en Provence, en 1905, chez son ami le peintre Baltus lui fait découvrir cette région qu’il adoptera définitivement quelques années plus tard en s’installant à Cassis, avec sa femme, Sarah, chanteuse et pianiste épousée en 1910, dans une maison appelée le « Mas du chemineau ». Lorsque éclate la Grande Guerre, Théo Varlet est réformé. En outre, c’est un pacifiste convaincu, ce qui lui vaut d’être suspecté de « collusion avec l’ennemi ». D’autre part, à la fois intellectuel et sportif, littéraire et scientifique, cet anticonformiste bohème et inclassable est adorateur du Soleil et du cosmos, fumeur d’opium et de haschich, naturiste avant l’heure et croit aux vies antérieures, toutes choses qui lui assurent une réputation sulfureuse.

Retranché dans son « Mas du chemineau », à l’écart des hommes, il écrit de la poésie, certes, mais aussi des contes (La Bella Venere, Le Dernier Satyre) et des romans d’anticipation : La Belle Valence, Les Titans du ciel, L’Agonie de la terre

En 1917, son héritage, placé dans les emprunts russes, disparaît : Théo Varlet est désormais contraint de se consacrer à des travaux alimentaires. Il mettra son talent au service de la traduction sous le pseudonyme de Déodat Serval : il donnera notamment de L’Île au trésor, de Robert Louis Stevenson, une traduction qui fera date. Il traduira également Kipling, Jerome K. Jerome, Emily Brontë, Herman Melville, Pearl Buck…

En 1932, une maladie des os le rend pratiquement invalide. Il meurt six ans plus tard, à l’âge de soixante ans.