Jean-Pierre Claris de Florian
Jean-Pierre Claris de Florian est né en mars 1755 au château de Florian, sur la commune de Logrian, dans le Languedoc. Sa famille est noble et vouée à la carrière des armes. À la mort de sa mère, Gilette de Salgues, d’origine castillane, Florian a deux ans. Il en a dix quand on confie son éducation à Philippe-Antoine de Claris, son oncle, époux d’une nièce de Voltaire. C’est ainsi qu’il rencontrera l’« ermite de Ferney ». En 1768, il entre comme page chez le duc de Penthièvre, petit-fils de Louis XIV et de Mme de Montespan, qui lui fait découvrir la Cour. À seize ans, il est à l’école militaire de Bapaume, dans le Pas-de-Calais. Il en sort lieutenant et sera promu capitaine de dragons dans les régiments du duc.
Mais, attiré par la littérature, il s’essaie, dans les années 1779-1780, au genre dramatique avec deux comédies, Les Deux Billets et Jeannot et Colin, d’après Voltaire. Deux ans plus tard, il fait un triomphe avec Les Jumeaux de Bergame, et sa pièce Le Bon Ménage, dédiée à la reine, est représentée devant Louis XVI et Marie-Antoinette. En 1783, il publie un conte en vers inspiré d’une nouvelle de Cervantès, « Galatée », qu’il fait précéder d’une préface retraçant la vie tumultueuse du « manchot de Lépante ».
Les publications se succèdent : « Tobie » (poème narratif), « Ruth » (églogue). Florian est désormais un auteur en vogue qui fréquente les salons littéraires. Son roman épique, Numa Pompilius, grâce auquel il espère un siège à l’Académie française, ne connaît pas le succès escompté. Il revient donc à son genre de prédilection, la pastorale, avec « Estelle » et, en 1788, devient académicien à l’âge de trente-trois ans.
C’est en 1789 qu’il entame son recueil de Fables. La révolution ne l’inquiète pas, il l’accueille avec bienveillance et sympathie. De 1789 à 1792, il commande même la nouvelle « garde nationale » de Sceaux. Ses Fables paraissent en 1792.
Il se lance alors dans la traduction du Don Quichotte de Cervantes. Arrêté à l’été 1794 sur ordre du Comité de salut public, qui lui reproche ses anciennes épîtres dédicatoires à Marie-Antoinette, il passe quelques semaines emprisonné à Port-Libre (l’ancien couvent de Port-Royal).
Relâché à la chute de Robespierre, il disparaît un mois plus tard des suites de la tuberculose à l’âge de trente-neuf ans.