Jean-Jacques Grandville

Jean-Jacques Grandville
Jean-Jacques Grandville, autoportrait.

Né en septembre 1803 à Nancy, Jean-Jacques Grandville s’appelle en réalité Jean Ignace Isidore Gérard. Il est le fils de Jean-Baptiste Mathieu Gérard, peintre miniaturiste qui lui donne ses premières leçons de dessin. C’est lui qui a adopté pour pseudonyme « Grandville », le nom de scène de son propre père, comédien célèbre au xviiie siècle. Jean Ignace Isidore se choisit Jean-Jacques pour prénom et, après deux courtes années de lycée, entre à quatorze ans dans l’atelier de son père, où il s’essaie à ses premières caricatures.

Repéré par un autre miniaturiste, André-Léon Larue, dit Mansion, il quitte Nancy pour l’atelier parisien de son mentor, puis passe dans celui du peintre Hippolyte Lecomte. Mais il délaisse vite la peinture pour la lithographie, qu’il apprend en autodidacte. En 1827, il publie sa première série de lithographies, Le Dimanche d’un bon bourgeois, puis invente, avec Les Métamorphoses du jour, ce qui sera sa marque de fabrique : des caricatures à têtes d’animaux. L’engouement rencontré est tel que les périodiques satiriques (La Caricature, Le Charivari, La Silhouette…) s’arrachent ses dessins. Dans son numéro du 12 avril 1832, le journal La Caricature lui confère le titre de « roi de la caricature ».

Mais, en septembre 1835, les lois sur la presse rétablissant la censure mettent un terme brutal à la publication de dessins politiques. Grandville est inquiété, son domicile perquisitionné… C’est alors qu’il se tourne vers l’illustration : en 1838, les Fables de La Fontaine et les Voyages de Gulliver, de Jonathan Swift ; en 1840, Robinson Crusoé, de Daniel Defoe. Cette même année, l’éditeur Hetzel publie le premier volume de Scènes de la vie privée et publique des animaux, qui réunit des textes de Balzac, Nodier, George Sand, Jules Janin, etc. illustrés par Grandville. Suivent, en 1842, les Fables de Florian et, en 1844, son œuvre maîtresse, Un autre monde, qui inspirera les Surréalistes.

En juillet 1842, Grandville perd sa femme, Marguerite Henriette, sa cousine germaine épousée dix ans plus tôt. Ce deuil vient s’ajouter à ceux de leurs deux fils, Ferdinand et Henri, tous deux morts en bas âge. Marguerite Henriette disparaît, à trente-deux ans, peu après la naissance de leur troisième fils, Georges. Un an plus tard, Grandville se remarie et, en 1845, a de nouveau un fils, Armand. Mais, en 1847, le petit Georges disparaît à son tour à l’âge de quatre ans et demi.

Épuisé par les chagrins, Grandville tombe malade et sombre dans la folie. Il décède, deux mois après la mort de Georges, d’une congestion cérébrale.