Gustave Doré

Gustave Doré
Gustave Doré en 1860. Photographie de Pierre Petit.

Né à Strasbourg en janvier 1832, Gustave Doré développe dès la petite enfance une passion pour le dessin, décorant de caricatures les marges de ses cahiers d’écolier. Mais son père,  ingénieur des Ponts et Chaussées, le destine à l’École polytechnique. À quinze ans, profitant d’un séjour à Paris, il va en cachette présenter ses dessins à Charles Philipon, directeur de deux organes de presse satiriques de renom, La Caricature et Le Charivari. L’éditeur parvient à convaincre les parents Doré de laisser leur fils suivre sa vocation. Quelque temps plus tard, un contrat est signé entre Doré père et l’éditeur afin de fixer les conditions de la contribution de Gustave au Journal pour rire. Gustave Doré publie son premier album de lithographies satiriques, Les Travaux d’Hercule.

En mai 1849, Doré père décède brutalement. Le jeune dessinateur doit alors subvenir aux besoins de la famille. Il travaille avec acharnement, publie plusieurs albums, collabore au journal L’Illustration. En 1854 paraissent ses Œuvres de François Rabelais : c’est le début de la notoriété. Il va désormais se faire une spécialité de l’illustration d’œuvres littéraires : Contes drolatiques d’Honoré de Balzac, Enfer de Dante, Contes de Perrault (1867), Fables de La Fontaine, Don Quichotte de Cervantès, Notre-Dame de-Paris, de Victor Hugo, Nouveaux contes de fées, de la comtesse de Ségur, Aventures du Baron de Münchausen, sans oublier, bien entendu, sa célébrissime Bible.

Elles entrent dans un grand projet qu’il résume ainsi : « Ma pensée était, et est toujours celle-ci : faire dans un format uniforme et devant faire collection, tous les chefs-d’œuvre de la littérature, soit épique, soit comique, soit tragique. »

Fort de son expérience graphique, Doré se lance dans la peinture de scènes historiques et se fait même sculpteur. Les années 1860 vont marquer l’apogée d’une gloire nationale et internationale, même si le milieu de la « peinture officielle » se méfie de ce touche-à-tout virtuose et saltimbanque.

En janvier 1883, Gustave Doré meurt, à cinquante et un ans, d’une crise cardiaque, laissant une œuvre riche de près de dix mille illustrations, cent trente-trois tableaux et quelques aquarelles.