Frédéric Delebecque

Frédéric Delebecque
Frédéric Delebecque © Photo collections École polytechnique

Né en 1870 à Paris, Frédéric Delebecque appartient à une famille aisée où l’on fait soit les Mines, soit Polytechnique. Il a quatre frères et sœurs.

Il a dix-huit ans quand son père, ingénieur dans la Compagnie des chemins de fer du Nord, meurt, heurté par un train. Il sera placé sous la tutelle de son oncle, polytechnicien, qui travaille pour la même compagnie.

Entré lui aussi à Polytechnique en 1889, il contracte un engagement de trois ans dans l’armée, devient lieutenant d’artillerie en 1891 et capitaine instructeur à Besançon en 1899. Il poursuivra sa carrière militaire jusqu’en 1903 avant de prendre un congé.

En 1908, il fonde avec Charles Maurras le quotidien monarchiste L’Action française.

En 1914, dès l’entrée en guerre, il rejoint le 31e régiment d’artillerie ; on le retrouve, en 1916, dans l’artillerie lourde.

En 1924, il est l’auteur, avec le colonel Georges Larpent, du bréviaire des antidreyfusards, Le Précis de l’affaire Dreyfus, qu’ils publient sous le pseudonyme d’Henri Dutrait-Crozon.

Rien ne semble donc le prédisposer à traduire Emily Brontë : il livre pourtant l’année suivante son unique traduction, mais elle fera date. L’ouvrage paraît, nul ne s’en étonnera, chez un éditeur d’extrême droite, La Nouvelle Librairie Nationale, sous un titre qui reste une trouvaille inégalée pour restituer l’intraduisible Wuthering Heights : Les Hauts de Hurle-Vent.

Frédéric Delebecque meurt à Saint-Servan-sur-Mer (de nos jours devenu un quartier de Saint-Malo) en 1940, à l’âge de soixante-dix ans.