François-Victor Hugo
Né en octobre 1828, François-Victor Hugo est le plus jeune des fils de Victor et Adèle Hugo. Initialement prénommé Victor, il ajoutera plus tard à ce prénom celui de François.
À l’âge de vingt ans, lors de la révolution de 1848, il contribue avec son père et son frère Charles à la création du quotidien L’Événement, journal du soir, qui soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République. Dans le comité de rédaction, les Hugo, bien sûr, mais aussi Nerval et les deux Dumas, père et fils. Le journal prend position contre la peine de mort, contre la loi sur la presse de 1850 qui muselle les publications politiques par une caution financière exorbitante : les rédacteurs de L’Événement sont emprisonnés, et la publication suspendue dès septembre 1851. Trois mois s’écoulent, et le coup d’État du 2 décembre met un terme à la République, ouvrant la porte à l’Empire : Louis-Napoléon Bonaparte deviendra Napoléon III.
Depuis Bruxelles, Victor Hugo écrit Napoléon le Petit, le pamphlet qui provoquera son exil. Expulsé de Belgique, il gagne Jersey, où François-Victor le rejoint dès sa sortie de prison. En 1855, les Hugo s’installent à Guernesey.
Là, François-Victor se passionne pour la photographie, mais décide surtout d’occuper son temps à la traduction en français des œuvres de Shakespeare. La tâche est monumentale : « La besogne d’Hercule était une sinécure à côté de la mienne », écrit-il dans une lettre. Cette traduction, qui fait encore autorité de nos jours comme l’une des plus fidèles, paraîtra en dix-huit volumes entre 1859 et 1866.
En 1865, sa fiancée, Emily de Putron, meurt de la tuberculose. François-Victor regagne Paris après un détour par Bruxelles et, en mai 1869, participe à la fondation du journal Le Rappel, quotidien d’obédience radicale-républicaine qui paraîtra jusqu’en 1933.
Quatre ans plus tard, en décembre 1873, il succombe, lui aussi, à la tuberculose, à l’âge de quarante-cinq ans.