Pour découvrir les multiples visages du personnage de Sganarelle
Ce volume réunit trois pièces centrées sur le personnage de Sganarelle, que Molière se réservait toujours sur scène. On l’y découvre en mari jaloux (Le Cocu imaginaire), en tuteur tyrannique et borné (L’École des maris) et en père égoïste, possessif et crédule (L’Amour médecin).
Un parti pris : utiliser les premières éditions de ces pièces, où les indications scéniques sont rares et / ou implicites, selon l’usage du temps. Un usage qui peut inspirer un fécond travail de reconstitution et d’élucidation pour les lecteurs et acteurs d’aujourd’hui.
Notons qu’on peut également retrouver Sganarelle en valet malicieux dans Le Médecin volant et en barbon amoureux dans Le Mariage forcé, deux pièces qui figurent dans Quatre comédies à lire et à jouer.
Étudier
Trois courtes pièces autour du personnage de Sganarelle
Au cycle 3, en sixième, dans le cadre de l’objet d’étude : « Résister au plus fort : ruses, mensonges et masques », mais aussi au cycle 4, en troisième, au titre de l’objet d’étude : « Dénoncer les travers de la société » qui recommande la lecture de farces et comédies ridiculisant les vices.
- « Molière fait-il encore rire ? Enseigner Molière au XXIe siècle »
par Haude de Roux, professeure de lettres :
- Molière fait-il encore rire ? La question peut paraître une provocation. Pourtant, à regarder nos élèves assis sans réaction à la lecture d’une scène, elle s’impose d’elle-même. Au collège, Molière reste à l’honneur. Depuis trente ans, Le Médecin malgré lui invite les collégiens à décortiquer les principes fondamentaux qui déclenchent le rire : un geste, un mot, un bégaiement, une situation, un caractère… Si nous ne pouvons que nous réjouir de la permanence de ce choix, il devient néanmoins de plus en plus difficile de convaincre les élèves de la drôlerie de Molière…
- « Jouer au malade et au médecin : Molière et les masques de la "commedia dell’arte" »
par Karine Veillas, professeure de lettres et formatrice à l’INSPÉ :
- Auteur patrimonial inscrit dans les programmes dès 1803, mythifié par les éditions scolaires et les manuels, Molière fait depuis longtemps partie du panthéon de l’école. Qu’est-ce qui le rend si actuel sur le plan des valeurs et de l’écriture ? Comment l’appréhender au collège et accompagner sa découverte par les élèves du xxie siècle ? En homme de scène, conscient du danger que représente pour le théâtre la publication de ses pièces, Molière met en garde ses lecteurs dans l’avis qui précède L’Amour médecin : « On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées ; et je ne conseille de lire celle-ci qu’aux personnes qui ont des yeux pour découvrir dans la lecture tout le jeu du théâtre. » On fait donc le pari de ne pas étudier Molière en classe, mais de faire vivre aux élèves son théâtre, dans un double mouvement de contextualisation / actualisation, comme les metteurs en scène contemporains nous y invitent. L’atelier se construit sur une alternance entre phases de jeu et de lecture, en classe et en dehors de la classe, en lien avec un artiste, comédien et metteur en scène, et un spectacle vivant. Un carnet de bord permet de synthétiser ces différentes étapes.
- « Le théâtre au XVIIe siècle», séquence
par Laurence Sieuzac, professeure de lettres :
- Cette séquence, destinée aux classes de cinquième et de quatrième, présente deux enjeux didactiques : d’une part, préparer à l’étude d’une pièce du xviie siècle de registre comique, en informant les élèves des conditions de représentation à cette époque ; d’autre part, travailler sur les ressorts génériques du roman historique. La séquence s’articule en trois étapes évoquant : – les conditions de représentation des comédiens ; – la troupe de Molière ; – l’apprentissage des règles du roman historique à travers deux scènes clés du genre, la scène de complot et la scène de duel.
- « Les disputes entre parents et enfants chez Molière »
par Lise Fuccellaro, professeure de lettres :
- Cette séquence vise à faire découvrir aux élèves différents aspects de la comédie de Molière à travers l’exploration du thème de la dispute entre parents et enfants dans quatre pièces : L’Avare, Les Fourberies de Scapin, Le Malade imaginaire et Le Bourgeois gentilhomme. Le théâtre de Molière met fréquemment en scène un père s’opposant au mariage de ses enfants. La scène de dispute qui les oppose peut offrir une entrée privilégiée pour initier les élèves au langage théâtral. Elle constitue, en effet, une situation clé du langage dramatique : l’enjeu de l’affrontement est de devenir le maître de la situation, d’imposer sa volonté par le pouvoir de sa parole, en un mot, de modifier par son discours un rapport de force qui infléchira le cours de l’intrigue. Déroulement de la séquence : sept séances
Autour du livre
Gabriel Conesa, professeur de lettres
Miguel Degoulet et Alain Jovet, professeurs de lettres
Avis de lecteurs
« La collection “Classiques” de l’école des loisirs permet de découvrir ou de redécouvrir des textes classiques à petit prix. Un dossier pédagogique est disponible via un QR code à flasher.
Cet opus propose trois comédies moins connues de Molière […]. Toutes trois traitent avec dérision de la “supériorité” et de l’“autorité” masculines mises à mal face à la rouerie des femmes ! Dans Sganarelle ou le Cocu imaginaire, Célie, sa fille, est amoureuse de Lélie, mais son père veut la marier à un autre… Lorsqu’elle égare le portrait de son bien-aimé, c’est Sganarelle qui le retrouve et accuse sa femme d’avoir un amant… Dans L’École des maris, deux sœurs orphelines sont confiées à deux frères d’âge mûr qui ont charge de les éduquer, de les épouser ou de leur trouver un bon parti… Mais tout ne va pas se passer ainsi… Dans L’Amour médecin, Sganarelle refuse de marier sa fille unique, Lucinde, car il devrait pour cela verser une dot conséquente ! Lucinde fait semblant d’être malade… Et devinez qui sera le médecin qui la guérira de son mal ?
On retrouve dans ces trois comédies toute la verve de Molière qui se moque en riant des travers de la société. Elles ont toutes les trois Sganarelle comme personnage central, Sganarelle dont Molière se réservait toujours le rôle. »
Agenda
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