Science, fantastique, aventures et suspense pour une robinsonnade façon Jules Verne
« J’ai le souvenir, entre dix et treize ans, d’avoir lu un nombre incalculable de Jules Verne : “Vingt mille lieues sous les mers”, “Cinq semaines en ballon”, “Michel Strogoff”… J’ai dévoré ces romans. Mais c’est “L’Île mystérieuse” qui m’a le plus captivé. Il y avait là un mélange de sciences, de voyages et de littérature qui me fascinait, et je crois bien que c’est à sa lecture que, pour la première fois, j’ai eu l’idée saugrenue que, moi aussi, j’écrirai un jour des histoires. »
Retenus prisonniers dans un camp sudiste pendant la guerre de Sécession, l’ingénieur Cyrus Smith, le journaliste Gédéon Spilett, le marin Pencroff, l’esclave affranchi Nab et le jeune Harbert, passionné d’histoire naturelle (sans oublier Top, le chien), s’évadent en ballon et échouent sur une île apparemment déserte qu’ils baptisent « Lincoln » en l’honneur du président abolitionniste.
C’est le début d’une longue robinsonnade : les naufragés construisent un abri, réinventent le feu avec un verre de montre, apprennent à pêcher, à chasser en utilisant des piquants de porc-épic, à faire des bougies avec de la graisse de phoque, à fabriquer un four, des vitres avec du sable vitrifié et même une forge pour façonner des outils avec du minerai de fer. Un unique grain de blé retrouvé dans une poche leur servira, comme dans Robinson Crusoé, à faire du pain. Ils iront même jusqu’à s’adjuger les services d’un domestique en la personne d’un orang-outan de bonne composition…
Mais, au bout de sept mois, un plomb découvert dans un gibier leur révèle qu’ils ne sont pas seuls sur l’île et que, si elle est riche de ressources naturelles, elle l’est aussi de fort mystérieux phénomènes qui entraînent le lecteur de suspense en suspense…
À Pierre-Jules Hetzel, son éditeur, qui doute du bien-fondé de son projet, Jules Verne écrit : « J’ai la conviction profonde que la curiosité du lecteur sera excitée, et que la somme des choses imaginées dans cet ouvrage, est plus considérable que dans les autres, et que ce que j’appelle le crescendo s’y développe d’une manière pour ainsi dire mathématique. »
Mêlant science, fantastique et aventures, ce roman, publié en 1874, forme avec Les Enfants du capitaine Grant et Vingt mille lieues sous les mers, une trilogie dont le pivot n’est autre que le fameux capitaine Nemo. Jules Verne y recompose un microcosme des richesses que la terre offre à l’homme, ouvrant la porte à une interrogation très actuelle sur les rapports que celui-ci entretient avec son environnement.
Étudier
Un roman qui mêle suspense, aventure et questionnement écologique
En cinquième, dans le cadre de l’objet d’étude : « Le voyage et l’aventure : pourquoi aller vers l’inconnu ? », mais aussi au titre du questionnement complémentaire : « L’homme est-il maître de la nature ? » puisqu’il s’agit pour les naufragés de maîtriser et domestiquer la nature.
En troisième, dans le cadre du questionnement complémentaire : « Progrès et rêves scientifiques », le personnage de Cyrus Smith illustrant la figure du savant.
- 5e
- 3e
Pistes pour une lecture cursive
Pistes réalisées par Jean-Pierre Tusseau, professeur de lettres
10 pages
- Le choix de l’œuvre : un début in medias res, une intrigue à structure répétitive, des naufragés qui inventent un monde nouveau, un titre qui s’inscrit dans une trilogie.
- Premier axe de lecture : le fonctionnement de la mécanique narrative.
- Deuxième axe de lecture : l’installation progressive sur l’île. Une installation en deux temps : les naufragés vont se faire bâtisseurs d’un monde nouveau. Réflexion sur l’épuisement des énergies fossiles et la recherche de nouvelles sources d’énergie.
- Troisième axe de lecture : les mystères successifs.
- Quelques réflexions sur la fin du roman.
Autour du livre
Avis de lecteurs
Sur le site « Songe d’une nuit d’été »
« L’intrigue est captivante et bourrée de rebondissements, surtout avec l’arrivée du capitaine Nemo. On sait aussi bien à quoi s’attendre, qu’on peut se retrouver surpris par la tournure des événements. J’ai beaucoup aimé faire connaissance avec l’ensemble des personnages, même si celui qui m’a le plus marquée est Cyrus Smith car, de par son ingéniosité, il finit par prendre la tête de cette colonie et ils transforment ensemble l’impossible en possible. »
Agenda
« À l’endroit où “Jules Verne a dû venir bien souvent contempler de cette hauteur le fleuve,[...]
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