L’éclosion d’une artiste en même temps que l’émancipation d’une femme dans la France du xixe siècle
Lorsque George Sand, de son vrai nom Aurore Dupin, entreprend d’écrire ses mémoires, elle est au sommet de son art et de sa notoriété. C’est une romancière et journaliste immensément populaire, lue en feuilleton, jouée au théâtre, présente dans tous les combats politiques et figure incontournable des cercles artistiques du mouvement romantique.
Dans Histoire de ma vie, c’est un autre portrait qui se dessine, plus intime, plus familial et plus secret. George Sand y raconte la petite fille de la campagne qu’elle était, déchirée entre la mère et la grand-mère qui se partagent sa tutelle. C’est un temps où l’enfant passe des heures à travailler la terre, à jouer avec les petits paysans, à créer des mondes imaginaires auxquels les adultes n’ont pas accès, où déjà elle invente à haute voix des histoires interminables, ses « romans », comme les appelle sa mère. Puis, ce sont les années de couvent et toutes les « diableries » commises avec les autres pensionnaires.
À peine adulte, Aurore Dupin se marie vite et mal. Jeune mère et désireuse de s’émanciper, de devenir « artiste », elle doit se battre pour obtenir le divorce et, plus encore, pour récupérer ses biens et sa maison de Nohant. Femme libre, elle décide que la littérature sera son gagne-pain et elle y parvient ! On connaît la suite : le succès éclatant d’Indiana, les amis écrivains, les amants poètes et musiciens…
De quoi en faire toute une histoire, en effet.
Étudier
Autobiographie, journal intime, lettres : un texte qui rencontre un objet d’étude majeur de la classe de troisième
Au cycle 4, en troisième, dans le cadre de l’objet d’étude : « Se raconter, se représenter », qui préconise l’étude de différentes formes de l’écriture de soi. Le volume comporte à la fois l’autobiographie de George Sand telle que la propose son autrice, des extraits de son Journal intime et quelques lettres de son père qui permettent d’envisager la correspondance comme moyen narratif.
- George Sand : « Mademoiselle Merquem »
par Philippe Leclercq, professeur de lettres et critique de cinéma :
- Sur un plateau au décor minimal, une femme s’épanche, assise à une table de bistrot parisien. Un verre d’absinthe à la main, elle raconte sa vie, du temps où elle était servante chez George Sand. Marie Caillaud alias Marie des poules (1840-1914), ainsi nommée parce qu’elle a d’abord eu la charge du poulailler…
- George Sand : « La Mare au diable ». Étude intégrale
par René Coppolani, professeur de lettres :
- Dès sa parution en 1815, La Mare au diable connut, pendant plus d’un siècle, un succès sans cesse grandissant. Aujourd’hui, ce roman, dépoussiéré de ses clichés de « roman champêtre », est un remarquable récit initiatique comportant plusieurs volets et susceptible de multiples lectures : – roman d’initiation à une réflexion sur l’amour et sur les premiers émois amoureux des adolescents ; – roman d’initiation à la prise de conscience des potentialités des droits de la femme et, par là même, de l’adolescente ; – roman d’initiation à une lecture plurielle des textes, puisqu’il combine tout au long de son déroulement les structures narratives des légendes populaires, des contes de fées, des romans de chevalerie et du roman moderne…