Victor Hugo

Victor Hugo
Photographie de Victor Hugo en 1873 par Étienne Carjat, Maison de Victor Hugo-Hauteville House © D. R.

Un volume consacré à chacune de ses journées ne suffirait pas à résumer la vie de celui qui, adolescent, se voulait « Chateaubriand ou rien ». Benjamin d’une fratrie de trois garçons, il naît à Besançon le 26 février 1802. À quatorze ans, il écrit déjà pièces de théâtre et poèmes. Il publie son premier recueil, Odes et poésies diverses, à vingt ans. La même année, il épouse une amie d’enfance, Adèle Foucher. Il a vingt et un ans quand il fait paraître son premier roman, Han d’Islande et reçoit une pension de Louis XVIII. Léopoldine, sa fille bien-aimée, et Charles naissent respectivement en 1824 et 1826. Hugo publie Bug-Jargal et, en 1827, une pièce de théâtre, Cromwell, dont la préface devient le manifeste du romantisme.
Naissance de Victor et d’Adèle, en 1828 et 1830. C’est à cette époque que paraissent le recueil des Orientales et un plaidoyer contre la peine de mort, Le Dernier Jour d’un condamné. 1830 est aussi l’année de la « bataille d’Hernani » : avec cette pièce, Hugo porte le romantisme sur les scènes des théâtres. En 1831, il publie Notre-Dame de Paris. En 1833, il s’éprend de l’actrice Juliette Drouet ; c’est le début d’une liaison qui durera cinquante ans. La décennie suivante est émaillée de voyages avec Juliette (Rhénanie, Belgique, Provence…).
Après trois tentatives infructueuses, Hugo entre à l’Académie française en 1841.
1843 : sa fille Léopoldine se noie accidentellement à l’âge de dix-neuf ans. Hugo, dévasté, consacrera plusieurs poèmes à la mémoire de la jeune femme.
1845 : il est nommé pair de France par le roi Louis-Philippe et entame la rédaction des Misérables, initialement intitulé Les Misères. Le royaliste se fait de plus en plus libéral : il multiplie écrits et discours contre la peine de mort, la misère sociale, pour le suffrage universel, la liberté de l’enseignement et de la presse, etc.
La révolution de 1848 le trouve du côté de la gauche démocratique : « Républicains, ouvrez vos rangs, je suis des vôtres. »
2 décembre 1851 : coup d’État de Napoléon Bonaparte, qui rétablit l’Empire. Hugo part pour un exil qui durera dix-huit ans, d’abord à Bruxelles, puis à Jersey et, enfin, à Guernesey.
En 1856, il publie Les Contemplations ; en 1859, La Légende des siècles ; et, en 1862, Les Misérables. Suivront en 1866 et 1869, Les Travailleurs de la mer et L’homme qui rit.
1870 : chute de l’Empire et proclamation de la République. Hugo regagne immédiatement Paris, où il est acclamé par la foule. La même année paraît la première édition française des Châtiments.
18 mars 1871 : soulèvement de la Commune. Hugo, qui vient d’apprendre la mort de son fils Charles, suivra les événements depuis la Belgique d’où il sera chassé après avoir offert l’asile aux Communards.
1874 : parution de Quatrevingt-treize.
1876 : élu sénateur, il prononce un discours en faveur de l’amnistie des Communards. Deux ans plus tard, à soixante-seize ans, il est victime d’une congestion cérébrale. Au fil des années, il a perdu des enfants, des frères, vécu mille douleurs et multiplié les conquêtes, conquêtes politiques, conquêtes féminines, conquêtes littéraires. Il est célébré, acclamé, statufié de son vivant par un peuple qui reconnaît en lui son héraut.
1885 : le 22 mai, Victor Hugo meurt des suites d’une congestion pulmonaire. Son cercueil est exposé sous l’Arc de Triomphe, puis conduit au Panthéon. Quelque trois millions de personnes l’accompagnent.