Mary Shelley
Mary Shelley voit le jour en août 1797. Elle est la fille de William Godwin, écrivain et théoricien politique libertaire, et de Mary Wollstonecraft, femme de lettres féministe qui meurt dix jours après sa naissance. En 1801, William Godwin se remarie avec Mary Jane Clairmont qui a, elle aussi, une fille d’un premier mariage, Claire.
À quinze ans, Mary rencontre le poète Percy Bysshe Shelley, âgé de vingt ans, mais déjà marié. Deux ans plus tard, ils se revoient et la jeune fille lui déclare sa flamme. Shelley demande sa main à William Godwin, qui refuse. Les deux amoureux s’enfuient en compagnie de Claire, la demi-sœur de Mary. Ils se rendent en France, en Suisse, en Hollande… puis, au bout de trois mois, regagnent l’Angleterre. L’épouse officielle de Shelley donne naissance à un petit garçon… et Mary à une petite fille qui ne survivra pas. En 1816 naît un autre enfant, William. En avril, Claire tombe amoureuse du poète Byron.
C’est en mai, lors d’un séjour sur les rives du lac Léman, que Byron, Shelley, Mary, Claire et l’écrivain John Polidori s’amusent à se raconter des histoires terrifiantes. Deux d’entre elles deviendront des livres : John Polidori publiera Le Vampire, et Mary Shelley, Frankenstein. En décembre de la même année, la femme de Shelley se suicide. Très vite, Mary et Shelley se marient afin de pouvoir obtenir la garde des enfants du poète. Elle leur sera refusée. En 1817, Mary donne naissance à une petite fille, Clara.
Frankenstein paraît en mars 1818, anonymement, mais avec une préface de Percy Shelley. Tout le monde croit qu’il en est l’auteur. Le couple part pour l’Italie. C’est le début d’un long séjour de près de quatre ans : Milan, Pise, Florence, Venise, La Spezia… La petite Clara, âgée d’un an, ne survit pas à ce voyage. Ni leur fils William qui meurt à Rome, à l’âge de trois ans, sans doute de la typhoïde. Quelques mois plus tard, à Florence, Mary donne naissance à Percy Florence Shelley. Ce fils seul survivra. Elle commence un deuxième roman aux accents pleins d’une noirceur autobiographique, Mathilda, qui ne sera publié qu’en… 1959.
L’été 1822, Shelley et l’un de ses amis embarquent sur un petit voilier pour traverser le golfe de Livourne en dépit du mauvais temps qui menace. Leurs corps seront rejetés par la mer une dizaine de jours plus tard. Ils seront incinérés sur la plage de Viareggio. À vingt-cinq ans, Mary Shelley se retrouve veuve, et marquée par le deuil de trois enfants. Elle se consacre désormais tout entière à l’écriture, retourne s’installer à Londres et, en 1823, fait paraître un roman historique, Valperga. Désormais, elle écrit sous son nom. Suivront Le Dernier Homme, un roman de science-fiction, Perkin Warbeck, Lodore et Falkner, ainsi qu’une nouvelle édition de Frankenstein, revue, corrigée et préfacée par elle-même cette fois.
C’est en 1850, au cours d’un séjour sur la Riviera française, qu’une embolie la laisse paralysée. Elle meurt l’année suivante, à cinquante-quatre ans, d’une tumeur cérébrale.