Louisa May Alcott

Louisa May Alcott
Louisa May Alcott à vingt-cinq ans © D. R.

Louisa May Alcott naît en novembre 1832 à Germantown, cité devenue depuis un quartier de Philadelphie, en Pennsylvanie. Elle a trois sœurs, Anna l’aînée, et Elizabeth et Abigail, les deux cadettes. Leur père, Amos Bronson Alcott, est un écrivain, enseignant et philosophe transcendantaliste (croyance en la bonté originelle de l’homme ainsi qu’en une forme de sagesse fondée sur l’ascétisme au contact de la nature). Louisa a deux ans quand la famille s’installe à Boston où son père créée une école expérimentale. Mais ses méthodes éducatives non conventionnelles sont controversées, ce qui l’amène à rechercher régulièrement un nouvel emploi et à rencontrer des difficultés financières récurrentes.

En 1840, la famille déménage à Concord, dans le Massachusetts, grâce à Ralph Waldo Emerson, chef de file du mouvement transcendantaliste. Elle y retrouve Henry David Thoreau, le « poète-naturaliste ». En 1843, les Alcott participent à une brève expérience de village communautaire, mais l’utopie fait long feu et, grâce à un héritage et à un prêt d’Emerson, ils parviennent à acheter une maison, qui sera vendue quelques années plus tard à… Nathaniel Hawthorne. En trente ans, la famille Alcott déménagera vingt-deux fois. Louisa ne va pas à l’école : ses maîtres sont son père, Emerson, Thoreau, Hawthorne… Les difficultés financières rencontrées par son père l’obligent à travailler très tôt : elle est institutrice, couturière, gouvernante, dame de compagnie… Seule échappatoire : l’écriture.

Abolitionnistes convaincus, en 1847, les Alcott s’engagent dans des actions secrètes aidant à la fuite des esclaves. Abigail, la mère, organise des ateliers d’alphabétisation pour les femmes noires. De son côté, Louisa découvre le féminisme : elle sera plus tard la première femme inscrite sur les listes électorales de Concord.

Elle a dix-sept ans quand elle écrit son premier roman, The Inheritance, qui ne sera publié que longtemps après sa mort. Dix ans plus tard, elle envisagera véritablement de faire de l’écriture son métier. Mais la guerre de Sécession éclate et, en 1861, elle choisit d’être infirmière à l’hôpital Georgetown de Washington, où elle attrape une fièvre typhoïde qui manque l’emporter. Une fois rétablie, elle publie plusieurs mélos gothiques sous le pseudonyme de A. M. Barnard, et les lettres écrites sur son lit d’hôpital (Hospital Sketches). Elle s’essaie au genre du thriller avec A Long Fatal Love Chase, roman refusé qui ne sera publié qu’en 1995. Mais son premier roman pour adultes publié (Moods) se taille un joli succès.

C’est en 1868 qu’elle fait paraître le livre qui va changer sa vie, Little Women (Les Quatre Filles du docteur March), récit semi-autobiographique de son enfance à Concord avec ses sœurs. Le livre rencontre un succès immédiat, aussi bien critique que commercial. Suivront Good Wives (Le docteur March marie ses filles, 1869), Little Men (Le Rêve de Jo March, 1871), Jo’s Boys (La Grande Famille de Jo March, 1886).

En 1879, elle perd sa sœur Abigail, qui vient de mettre au monde une petite fille que Louisa se charge d’élever. Deux ans plus tard, elle-même disparaît à l’âge de cinquante-six ans des conséquences d’un traitement au mercure reçu pour soigner sa typhoïde. Elle est enterrée à Sleepy Hollow, le cimetière de Concord.