Harriet Beecher Stowe

Harriet Beecher Stowe
Portrait d’Harriet Beecher-Stowe en 1853, huile sur toile d’Alanson Fisher © National Portrait Gallery, Smithsonian Institution, Washington, D. C.

Harriet Elizabeth Beecher naît à Litchfield, dans le Connecticut, en juin 1811. Elle est la fille du pasteur et théologien presbytérien Lyman Beecher et la benjamine d’une fratrie de huit enfants, tous élevés dans la plus stricte rigueur puritaine. Harriet a cinq ans à la mort de sa mère. L’année suivante, son père se remarie avec Harriet Porter, qui lui donnera trois enfants.

En 1822, sa sœur aînée, Catharine, fonde un pensionnat de jeunes filles, le premier établissement d’enseignement supérieur féminin aux États-Unis. Harriet y sera élève avant d’y devenir professeur jusqu’en 1832. Cette année-là, le révérend Beecher s’établit avec sa famille à Cincinnati, à la frontière de l’Ohio, où il préside le « Lane Theological Seminary », un collège théologique presbytérien. À vingt et un ans, Harriet se lance dans l’écriture et rédige Scènes et types des descendants des pèlerins, un recueil d’histoires morales qui seront publiées onze ans plus tard sous le titre La Fleur de mai (The Mayflower).

En 1835, elle épouse Calvin Ellis Stowe, pasteur et professeur de littérature biblique au séminaire dirigé par son père. Le couple aura sept enfants, dont quatre disparaîtront tragiquement.

Harriet Beecher-Stowe publie des récits dans la presse locale. Elle a trente-neuf ans lorsque, en 1850, est promulguée la loi sur les esclaves fugitifs (« Fugitive Slave Act ») qui oblige la population à dénoncer et / ou à livrer aux autorités les esclaves en fuite, y compris dans les États libres. Cette loi la révolte et lui inspire Uncle Tom’s Cabin or Life among the Lowly (La Case de l’oncle Tom ou la Vie des humbles).

La même année, les Stowe quittent Cincinnati pour habiter Brunswick, dans le Maine, où Calvin va enseigner au Bowdoin College.

En juin 1851, La Case de l’oncle Tom commence à paraître en feuilleton en première page du National Era, un hebdomadaire anti-esclavagiste de Washington. Le texte attire l’attention d’un éditeur de Boston qui le publie en volume en mars 1852. Dès le premier jour de sa parution, trois mille exemplaires sont vendus. La Case de l’oncle Tom est un best-seller non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe et en Asie. L’ouvrage provoque des polémiques qui auront une influence décisive sur la guerre de Sécession à venir ; elles galvanisent les abolitionnistes et portent un coup terrible aux tenants de la cause esclavagiste. Avec L’Oncle Tom, les thèses abolitionnistes connaissent une large diffusion, notamment grâce aux « Tom Shows », des saynètes racontant certains épisodes du roman. En 1853, Harriet Beecher-Stowe publie A Key to Uncle Tom’s Cabin, une série de documents sur l’esclavage qui viennent étayer les épisodes décrits dans le roman. Dans une tribune du journal new-yorkais The Independent, elle demande aux Américaines de se dresser contre l’esclavage, de faire signer des pétitions, d’organiser des groupes de parole…

Calvin Stowe est nommé au « Andover Theological Seminary » dans le Massachusetts, où la famille emménage.

En 1856, Harriet Beecher-Stowe fait paraître sous pseudonyme The Chimney Corner, un essai dans lequel elle revendique l’égalité des sexes, ainsi qu’un roman, Dred, a Tale of the Dismal Swamp (Dred, histoire du grand marais maudit), la « suite » de L’Oncle Tom, mais l’ouvrage ne trouve pas son public.

1859 : publication de The Minister’s Wooing (La Fiancée du ministre), une œuvre de fiction qui a pour cadre la Nouvelle-Angleterre puritaine.

1861 : début de la guerre de Sécession qui oppose les États esclavagistes du Sud aux États abolitionnistes du Nord. L’année suivante, Harriet Beecher-Stowe est reçue par le président Abraham Lincoln. Il l’accueille par ces mots : « Voici la petite femme dont le livre a déclenché une grande guerre. »

Parution de deux romans : The Pearl of Orr’s Island et Agnes of Sorrento.

En 1863, les Stowe se retirent à Hartford dans le Connecticut.

Le 31 janvier 1865, le treizième amendement abolissant l’esclavage sur l’ensemble du territoire américain est voté. La guerre civile prend fin quelques mois plus tard, avec la reddition sudiste d’Appomattox.

Entre 1865 et 1878, Harriet Beecher-Stowe publie sous un pseudonyme masculin ou sous son propre nom une dizaine d’ouvrages, romans, essais ou recueils de nouvelles. Calvin Stowe, son mari, décède en 1886. Elle lui survivra dix ans et, atteinte de la maladie d’Alzheimer, disparaîtra en juillet 1896, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans.