Hans Christian Andersen

Hans Christian Andersen
Photographie colorisée de Hans Christian Andersen, années 1860 © D. R.

Né en avril 1805 à Odense, au Danemark, Hans Christian Andersen est issu d’une famille très pauvre. Son père, Hans Andersen, est cordonnier, sa mère blanchisseuse. Il n’a que onze ans à la mort de Hans. Renvoyé de l’école, il reste à la maison à inventer des histoires et à imiter danseurs de ballet, mimes et acrobates. Sa mère décide de le placer comme apprenti chez un drapier, puis dans une manufacture de tabac. Rien n’y fait : Andersen ne pense qu’au théâtre.

À quatorze ans, il quitte Odense pour la capitale, Copenhague, avec l’idée d’y « devenir célèbre ». Suivent trois années de misère. Il gagne un peu d’argent en chantant dans un chœur du Théâtre royal… jusqu’à ce que sa voix mue. Il tente alors de monter sur scène comme acteur et danseur, mais il est gauche, emprunté – c’est un échec. Il a dix-sept ans quand Jonas Collin, l’un des directeurs du Théâtre royal, le remarque, lui obtient une bourse et l’envoie étudier dans un collège près de Copenhague. Là, Andersen se trouve en butte aux brimades : les élèves ont douze ans, lui… dix-huit. Collin le retire du collège pour confier son éducation à un précepteur particulier. Et, en 1828, à vingt-trois ans, le jeune homme est admis à l’université de Copenhague.

L’année suivante, il publie à compte d’auteur sa première œuvre littéraire d’importance, Un voyage à pied depuis le canal de Holmen…, conte fantastique dans la veine de ceux d’E.T.A. Hoffmann. En 1833-1834, ayant obtenu une bourse de voyage, il passe seize mois en Allemagne, en France, en Suisse et surtout en Italie, qui restera son pays de cœur. Il garde de cet épisode un goût des voyages qui l’amènera à passer quinze ans de sa vie à l’étranger. Il se liera ainsi à Dickens, Hugo, Dumas, Balzac, Lamartine…

En 1834, il publie un premier roman, L’Improvisateur, et, l’année suivante, un bref recueil de Contes de fées racontés aux enfants (parmi lesquels « La princesse au petit pois » et « La petite sirène »). Le public semble apprécier, la critique moins, qui lui reproche notamment la cruauté de certains contes. D’autre part, à l’époque, le conte est considéré comme un genre mineur. Difficile de s’en prévaloir lorsque l’on aspire à la gloire littéraire.

Suivront donc, en 1836 et 1837, deux autres romans, O.T. – un roman danois et Rien qu’un violoneux. En tout, Andersen publiera six romans. Pourtant, il se veut avant tout dramaturge. Après quelques tentatives infructueuses, en 1840 le public salue enfin Le Mulâtre, pièce dans laquelle il dépeint les horreurs de l’esclavage. Pourtant, le théâtre ne lui apportera jamais la réussite escomptée.

Celle-ci lui viendra par les contes. Jusqu’en 1843 il publie ses recueils sous le titre Contes de fées racontés aux enfants. Puis il supprime la mention enfantine, installant ainsi le conte dans une autre dimension. De fait, Andersen innove aussi bien sur la forme que sur le fond : il utilise souvent le langage parlé et ne craint pas de laisser transparaître son pessimisme. Contrairement aux frères Grimm, il n’est pas un folkloriste, il puise sa matière dans sa vie, dans son observation du quotidien, dans des choses vues, vécues. Par exemple, c’est sa disgrâce physique et son hypersensibilité qu’il dépeint dans « Le vilain petit canard ».

Grâce à ses contes, il devient célèbre dans toute l’Europe : il est fêté en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne… beaucoup moins, à son goût, au Danemark, où l’on raille son égocentrisme et ses manières. Il devra attendre les années 1860 pour être enfin reconnu et célébré dans son pays et, en 1867, il inaugure lui-même sa statue dans sa ville natale d’Odense. Sa biographie, Le Conte de ma vie, publiée en 1853, commence par ces mots : « Ma vie est un beau conte de fées, riche et heureux. »

Hans Christian Andersen meurt en 1875 d’un cancer du foie à l’âge de soixante-dix ans.