H.G. Wells

H.G. Wells
H. G. Wells, vers 1940 © D. R.

Herbert George Wells naît en septembre 1866 dans le Kent. Il est le quatrième et dernier enfant d’un petit commerçant dont les affaires marchent mal et qui tire de maigres rentrées d’argent de son statut de joueur de cricket professionnel. En 1874, Herbert se casse la jambe et doit rester alité : c’est à cette occasion qu’il prend goût à la lecture. La même année, il intègre une école formant des employés de bureau. Il y restera jusqu’à ses quatorze ans.

En 1877, une nouvelle fracture décide de son avenir : son père se brise le fémur, ce qui met un terme à sa carrière de joueur de cricket… et aux revenus de la famille. Pendant trois ans, Wells est placé en apprentissage chez un drapier, puis chez un chimiste. À dix-huit ans, il obtient une petite bourse qui lui permet d’entrer à la Normal School of Science de Londres : là, il étudie la biologie jusqu’en 1887. Il dira plus tard avoir été constamment affamé au cours de ces années. C’est à cette époque qu’il commence à s’intéresser aux idées socialistes que dispense la Fabian Society, un cercle de réflexion réformateur.

Ayant échoué à un examen, Wells perd sa bourse d’études. Sans le sou, il est hébergé par une tante dont il courtise assidûment la fille, Isabel. Pour gagner sa vie, il enseigne les sciences naturelles et écrit tous azimuts de petits articles humoristiques dans des journaux.

À vingt-cinq ans, il épouse Isabel, qu’il quitte trois ans plus tard pour Amy Catherine, dite « Jane », l’une de ses élèves. Le couple s’installe dans le Surrey et donne naissance à deux garçons. En 1895, Wells publie son premier roman, La Machine à explorer le temps, sous le nom de plume de « H. G. » Wells. En l’espace de cinq ans suivent L’Île du docteur Moreau, L’Homme invisible, La Guerre des mondes, toutes œuvres de science-fiction qui jouissent d’un succès immédiat ; puis, en 1900, son premier roman « social », L’Amour et Mr Lewisham. Avec Les Premiers Hommes dans la Lune, en 1901, il mêle les deux genres, renouant avec la SF tout en imaginant une société nouvelle.

Entre 1901 et 1940 il fait paraître pas moins d’une quarantaine ouvrages et d’innombrables nouvelles et essais, délaissant peu à peu la SF pour se tourner vers des romans sociaux très critiques à l’égard de la société victorienne. En 1901, la famille s’est installée à Sandgate, dans une vaste bâtisse. Wells a pourtant une vie tumultueuse, jalonnée de nombreuses maîtresses qui lui donneront (au moins) deux enfants.

Quand la Première Guerre éclate, il répond à l’appel du Bureau de la Propagande qui envoie des écrivains comme reporters sur le front afin de convaincre les pays neutres de rejoindre le camp des Alliés. Après guerre, il se rend en URSS, où il rencontre Lénine et Gorki. Il exprimera plus tard sa déception sur l’évolution du régime soviétique.

En 1927, son épouse, « Jane », disparaît à l’âge de cinquante-cinq ans. Trois ans plus tard, Wells doit quitter l’enseignement pour raisons de santé. En 1934, il part pour les États-Unis rencontrer Roosevelt. La même année, il retourne en URSS en tant que président de l’Association internationale des écrivains, et a un entretien avec Staline. La Seconde Guerre, qu’il a prédite dès 1933 dans The Shape of Things to Come, le laisse amer et pessimiste, convaincu que « l’espèce humaine est en fin de course ».

H. G. Wells meurt d’un cancer à Londres en août 1946, à l’âge quatre-vingts ans.