Guy de Maupassant

Guy de Maupassant
Guy de Maupassant photographié par Nadar vers 1888.

Guy de Maupassant naît en 1850 au château de Miromesnil, à Tourville-sur-Arques (Seine-Maritime). Il a un frère cadet, Hervé. Ses parents se séparent quand il a huit ans. En 1863, il entre comme pensionnaire à Yvetot, où il restera jusqu’à ses dix-huit ans. À cette époque, il est présenté à Gustave Flaubert, son aîné de trente ans, qui jouera un rôle capital dans sa vie. Reçu bachelier en 1869, Maupassant s’inscrit en droit à Paris. L’année suivante, quand la guerre éclate, il s’engage dans l’intendance, puis dans l’artillerie. La défaite sera pour lui un traumatisme durable. En 1872, il entre au ministère de la Marine. C’est durant cette période qu’il découvre la passion du canotage. Les années qui suivent se passent entre séjours à Étretat chez sa mère, dimanches chez Flaubert et parties de canotage sur la Seine.

Il a vingt-cinq ans quand il publie son premier conte, sous pseudonyme, dans L’Almanach lorrain de Pont-à-Mousson. Le 16 avril 1877, il assiste au fameux dîner Trapp en l’honneur de Flaubert, Zola et Edmond de Goncourt, hommage d’une génération de jeunes écrivains à ses maîtres et acte de naissance de l’école naturaliste. Fin 1878, il quitte le ministère de la Marine pour celui de l’Instruction publique. Atteint de migraines et de troubles oculaires qui l’handicaperont toute sa vie, il découvre qu’il a attrapé la syphilis.

En même temps que s’accumulent les problèmes de santé, sa carrière littéraire décolle avec la nouvelle « Boule de suif », qui paraît dans le recueil collectif les Soirées de Médan. En mai 1880, la mort brutale de Flaubert laisse Maupassant orphelin de son mentor littéraire. Les années suivantes sont placées sous le signe d’une intense activité littéraire : Maupassant publie des chroniques, des recueils de nouvelles, Contes de la bécasse (« La rempailleuse », voir Neuf contes et nouvelles ; « La peur », voir Histoires fantastiques) ; Clair de lune (« L’enfant », voir Neuf contes et nouvelles ; « Apparition », « Conte de Noël », voir Histoires fantastiques) ; La Maison Tellier (« Le papa de Simon », voir Histoires douces-amères ; « Sur l’eau », voir Neuf contes et nouvelles) et Mademoiselle Fifi (« Le voleur », voir Histoires douces-amères), ainsi qu’un premier roman, Une vie.

Maupassant devient un auteur à succès. Il fait construire une villa à Étretat. En 1882, il a été présenté à la séduisante et scandaleuse comtesse Potocka qui tient salon (et orgies) avenue de Friedland et a désormais ses entrées dans l’univers de l’aristocratie, de l’affairisme et de la politique. Il continue de publier sous divers pseudonymes dans les journaux de l’époque, notamment dans Gil Blas (« Le condamné à mort », « Ma femme », voir Histoires douces-amères), Le Figaro (« Un fou ? », « La peur », voir Histoires fantastiques) ou Le Gaulois (« Le tic », voir Anthologie de l’épouvante). En 1884, il publie pas moins de cinq ouvrages : Au soleil, récit d’un voyage en Algérie ; trois recueils de nouvelles, Miss Harriet (« La ficelle », voir Neuf contes et nouvelles), Les Sœurs Rondoli (« Le petit fût », voir Neuf contes et nouvelles) et Yvette.

Il passe les automnes à Étretat, les hivers sur la côte d’Azur, le reste du temps à Paris. Il achète un yacht, plus tard baptisé Bel-Ami. Pendant ce temps, la syphilis poursuit ses insidieux ravages. Ses yeux et ses migraines lui imposent des souffrances intolérables. En 1885, il voyage en Italie et fait paraître Contes du jour et de la nuit (« La Roche aux Guillemots », voir Histoires douces-amères ; « La main », voir Revenants et diableries), les nouvelles de Monsieur Parent (« L’épave », « La bête à maît’ Belhomme », voir Neuf contes et nouvelles) et un deuxième roman, Bel-Ami. L’année suivante, ce seront deux recueils de nouvelles, Toine (« Toine », « Le père Mongilet », voir Histoires douces-amères), et La Petite Roque (« Mademoiselle Perle », voir Histoires douces-amères ; « L’épave », voir Neuf contes et nouvelles), puis, en 1887, un nouveau roman, Mont-Oriol et les nouvelles du Horla (« Amour », voir Neuf contes et nouvelles ; « Le Horla » dans ses deux versions, voir Histoires fantastiques), et toujours des nouvelles publiées en revue, comme « L’homme de Mars » dans Paris-Noël (voir Histoires fantastiques). Enfin, en 1888 viendront Pierre et Jean (roman), Sur l’eau (récit de voyage), Le Rosier de Mme Husson (recueil de nouvelles).

En 1889, son frère Hervé est interné. Il meurt trois mois plus tard. En 1889 et 1890, paraissent deux recueils de nouvelles, La Main gauche et L’Inutile Beauté (« Qui sait ? », voir Histoires fantastiques), deux romans, Fort comme la mort et Notre cœur, ainsi qu’un récit de voyage, La Vie errante.

La santé de Maupassant se dégrade, les pertes de lucidité se font de plus en plus fréquentes. Le 1er janvier 1892, il tente de se suicider et est interné quelques jours plus tard. Atteint de paralysie générale, le stade ultime de la syphilis, il meurt le 6 juillet 1893, à quarante-trois ans.