Emily Brontë

Emily Brontë
Portrait d’Emily Brontë par son frère, Patrick Branwell Brontë (détail), huile sur toile © National Portrait Gallery, Londres.

Emily Brontë naît en 1818 à Thornton, dans le Yorkshire. Elle est la cinquième d’une famille de six enfants : Maria ; Elizabeth ; Charlotte, future auteure de Jane Eyre ; Anne, qui sera elle aussi romancière (Agnès Grey) – et Branwell, unique garçon de la fratrie. Deux ans après la naissance d’Emily, leur père, pasteur, prend ses fonctions à Haworth, dans l’ouest du Yorkshire : la famille s’installe au presbytère du village. Cette nouvelle vie est rapidement endeuillée par la disparition de Maria Brontë, leur mère, qui meurt d’un cancer en 1821, à l’âge de trente-huit ans. C’est leur tante maternelle, Elizabeth, qui veillera désormais sur eux. Soucieux de consolider l’éducation de ses filles, en 1824, Patrick Brontë place ses quatre aînées à Cowan Bridge, un pensionnat réservé aux filles d’ecclésiastiques. C’est un désastre : l’établissement est si mal tenu et les élèves victimes de mauvais traitements tels que Maria et Elizabeth meurent de tuberculose. Elles ont respectivement onze et dix ans. Charlotte et Emily rentrent à Haworth.

Plus ou moins livrés à eux-mêmes, les quatre enfants Brontë survivants trouvent refuge dans l’imaginaire, s’inventant des mondes qui viendront nourrir leurs débuts littéraires : au fil des ans, ce seront Glass Town, la « Confédération de la ville de verre », puis le royaume de Gondal (pour lequel Emily écrira la plupart de ses poèmes), et, enfin, le pays d’Angria.

En 1835, Charlotte quitte Haworth pour devenir institutrice à l’école Roe Head de Mirfield. Emily l’y rejoint bientôt en tant qu’élève, mais quitter Haworth lui est si difficile qu’elle rentre au bout de trois mois. En 1838, elle enseigne à son tour dans une école d’Halifax, mais sa santé n’y résiste pas, et elle regagne Haworth sept mois plus tard. Charlotte et Emily décident alors d’ouvrir leur propre école et, en 1842, partent parfaire leur français et leur allemand dans le pensionnat de Constantin Héger à Bruxelles. Mais elles doivent rentrer huit mois plus tard, à la suite du décès de leur tante Elizabeth.

Charlotte repartira pour Bruxelles – pas Emily, qui reste définitivement à Haworth comme gouvernante du presbytère. Au retour de Charlotte, en 1844, les deux jeunes femmes tenteront bien d’ouvrir l’école de leurs rêves, mais devront y renoncer faute d’élèves.

C’est en 1845 que, découvrant les poèmes écrits par Emily, Charlotte l’incite à les publier. Emily commence par refuser avant d’apprendre qu’Anne aussi écrit en secret. En 1846, les trois sœurs publient donc à compte d’auteur un recueil collectif de poèmes sous des pseudonymes masculins : Currer Bell (pour Charlotte), Ellis Bell (pour Emily) et Acton Bell (pour Anne). En 1847, Emily publie son unique roman, Les Hauts de Hurle-Vent, l’année même où paraissent Jane Eyre, de Charlotte, et Agnès Grey, d’Anne (toujours sous pseudonymes). La critique réserve un accueil mitigé à cette histoire passionnelle où la morale n’a pas sa place.

Alcoolique et dépendant au laudanum, Branwell Brontë meurt de tuberculose en septembre 1848. Emily tombe malade le jour de ses obsèques, refuse les soins et meurt trois mois plus tard, à l’âge de trente ans.

Pour en savoir plus : https://audiable.com/boutique/cat_jeunesse/les-soeurs-bronte-a-20-ans