Edmond Rostand

Edmond Rostand
Edmond Rostand photographié par Nadar en 1898.

Edmond Rostand naît en avril 1868 à Marseille. Sa famille appartient à la haute bourgeoisie de la ville. À l’été 1886, il fait la connaissance de Rosemonde Gérard, dont il s’éprend. Les deux jeunes gens aspirent à devenir poètes. Mais les parents Rostand ne l’entendent pas de cette oreille. Rostand doit s’engager dans des études de droit. Une fois inscrit au barreau, il se dépêche d’abandonner le droit pour se lancer dans la littérature.

À vingt ans, il produit sa première pièce, Le Gant rouge : un fiasco. Toutefois, ses parents finissent par consentir à son choix de carrière. De son côté, Rosemonde Gérard publie avec succès son premier recueil de poèmes, Les Pipeaux. Rostand la suit dans cette voie dès 1890 avec Les Musardises. Les jeunes poètes se marient la même année. Le couple aura deux fils, Maurice, qui suivra les traces littéraires de son père, et Jean, célèbre biologiste.

Au cours des années suivantes, Rostand tente de faire jouer plusieurs pièces : en vain. En 1894, il parvient enfin à monter Les Romanesques à la Comédie-Française : la comédie, librement inspirée de Roméo et Juliette, est plutôt bien accueillie. C’est à cette occasion que son auteur rencontre les deux plus grands comédiens de l’époque : Constant Coquelin et Sarah Bernhardt. La « Divine » demande à Rostand de lui écrire un rôle. Il s’exécute avec un drame en vers, La Princesse lointaine, qu’elle produit, en avril 1895, au théâtre de la Renaissance, dont elle a pris les rênes : c’est un désastre financier. Mais Sarah Bernhardt, qui a foi en son ami et poète, réitère l’expérience en 1897 avec La Samaritaine : cette pièce sera le premier vrai succès de Rostand.

La même année, le 28 décembre, au théâtre de la Porte Saint-Martin, il fait jouer Cyrano de Bergerac, avec, dans le rôle-titre, Constant Coquelin : la pièce connaît un triomphe inouï, tient l’affiche pendant des mois, tourne dans la France entière, puis, traduite en plusieurs langues, se répand dans le monde entier. Le succès de Cyrano emporte Rostand : il est accaparé de toute part.

En 1900, il crée un drame en vers, L’Aiglon, au théâtre de la Renaissance, dans lequel Sarah Bernhardt interprète le tout jeune fils de Napoléon. C’est un nouveau triomphe. Épuisé, dépressif, Rostand tombe gravement malade. On l’envoie prendre les eaux au Pays basque, à Cambo-les-Bains.

L’année suivante, il est élu à l’Académie française, dont il devient, à trente-trois ans, le plus jeune « Immortel ». Paralysé par le succès, il n’arrive pratiquement plus à écrire et ne quitte pas le Pays basque, où il fait construire la villa Arnaga.

En 1910, après des années de silence, il monte Chantecler : la pièce déroute le public et la critique. L’année suivante, Rosemonde Gérard et Rostand se séparent.

Quand la guerre éclate en 1914, il a quarante-six ans. Il veut s’engager, mais, à son grand désespoir, est bientôt réformé pour raisons de santé. Dès lors, il s’attache à récolter des fonds pour les Poilus. En 1918, la fin de la guerre étant annoncée, il part pour Paris faire répéter L’Aiglon afin de célébrer la victoire. Là, il contracte la grippe espagnole et meurt en décembre de la même année, à l’âge de cinquante ans.