Dante Alighieri

Dante Alighieri
Portrait à l’aquarelle de Dante Alighieri par le peintre préraphaélite Henry Holiday. Collection privée.

Dante Alighieri naît en mai 1265 dans une famille de la petite noblesse florentine. Il est le fils d’Alighiero di Bellincione, membre du parti guelfe. À sa naissance, Florence est dominée par les gibelins (acquis aux empereurs du Saint-Empire qui convoitent les cités marchandes italiennes). Ils en ont expulsé les guelfes (acquis au pouvoir des papes et à l’indépendance nationale). Mais, en 1266, les guelfes vont reconquérir la cité et en chasser définitivement leurs ennemis, avant d’eux-mêmes se diviser entre guelfes noirs (nobles) et guelfes blancs (bourgeois plus proches du peuple).

Dante a cinq ans à la mort de sa mère et dix ans lorsqu’il rencontre pour la première fois celle qui, toute sa vie, sera sa muse, Béatrice Portinari, alors âgée de neuf ans. Et il a douze ans quand son père négocie son mariage avec Gemma Donati, issue de l’une des plus puissantes familles de la Florence médiévale. Il étudie chez les franciscains et les dominicains (grammaire, littérature, rhétorique…).

En 1283, son père meurt. Deux ans plus tard, Dante épouse, comme prévu, Gemma Donati, dont il aura quatre enfants. En 1287, Béatrice Portinari se marie à son tour : elle épouse Simon Bardi, fils d’un riche banquier, elle aussi dans un mariage arrangé.

On retrouve, en 1289, le jeune Dante sur le champ de bataille de Campaldino. Très engagé aux côtés du parti guelfe, il participera à de nombreuses expéditions contre les gibelins (Arezzo, Bologne, Pise…).

Béatrice Portinari meurt dans la fleur de l’âge : Dante relate sa passion et son désespoir dans La Vita nuova (La Vie nouvelle).

En 1296, il est élu au Conseil des Cent, principal organe administratif de Florence, puis, quatre ans plus tard, prieur de la ville, ce qui fait de lui l’un de ses plus hauts magistrats. Guelfe blanc (opposé aux prétentions hégémoniques du pape), en 1301, Dante est envoyé auprès de Boniface VIII pour tenter une conciliation et se retrouve emprisonné à Rome. Pendant ce temps, les guelfes noirs s’emparent de Florence. En recouvrant la liberté, Dante apprend qu’il est accusé de malversations. Condamné à la confiscation de ses biens et promis au bûcher, il est banni de la cité et contraint à l’exil dès janvier 1302. Il envisage de reprendre Florence avec d’autres exilés guelfes blancs et gibelins, qui font désormais cause commune, mais finit par renoncer.

Suit une longue errance (Vérone, Lunigiane, la vallée du Casentino, Lucques…) pendant laquelle il écrit Il Convivio (Le Banquet), De vulgari eloquentia (De l’éloquence en langue commune), et entame la rédaction de La Divine Comédie.

En 1310, alors qu’il chassé de Lucques, cité désormais interdite aux exilés florentins, il reprend son errance et met tous ses espoirs dans l’arrivée en Italie du nouvel empereur Henri VII. Espoirs vite déçus : Henri VII ne parvient pas à entrer dans Florence et meurt prématurément en 1313.

À cette époque, Dante se fixe à Vérone et écrit De monarchia (De la monarchie), traité politique en faveur d’un pouvoir laïc. En 1314, paraissent les premières éditions manuscrites de L’Enfer, puis, en 1315 et 1316, suivent Le Purgatoire et Le Paradis.

À l’été 1315, les dirigeants de Florence décident d’amnistier les proscrits moyennant une amende et une cérémonie mortifiante. Dante refuse de se soumettre à l’une comme à l’autre. À l’invitation de Guido Novello da Polenta, seigneur de Ravenne et poète lui-même, Dante s’établit dans cette ville en 1318 avant d’être envoyé, trois ans plus tard, en mission diplomatique à Venise.

C’est au retour de cette mission, en septembre 1321, qu’il meurt, à cinquante-six ans, d’une attaque de malaria.

La première édition imprimée de La Divine Comédie paraîtra en 1472.