Charlotte Brontë

Charlotte Brontë
Portrait à la craie de Charlotte Brontë par George Richmond, 1850. © National Portrait Gallery, Londres.

Charlotte Brontë naît à Thornton, dans le Yorkshire, en avril 1816. Elle est la troisième de six enfants : Maria et Elizabeth, ses sœurs aînées ; Patrick, Emily et Anne, ses cadets. Leur père, pasteur anglican d’origine irlandaise, obtient la cure du village de Haworth. Charlotte a cinq ans quand sa mère meurt. Leur tante maternelle vient s’occuper des enfants Brontë. Trois ans plus tard, le révérend Brontë place ses quatre aînées dans un pensionnat où les conditions de vie sont tellement rudes que Maria et Elizabeth n’y survivent pas. Charlotte et Emily rentrent à Haworth et, à partir de là, les enfants sont plus ou moins livrés à eux-mêmes.

C’est à cette époque qu’ils commencent à écrire des histoires qui deviendront, par la suite, la Saga d’Angria, et la Saga du pays de Gondal. En 1831, Charlotte entame des études d’institutrice à Roe Head, où elle finira par exercer. Dans le même temps, Emily et Anne entrent comme préceptrices chez des particuliers. Charlotte suit la même voie en 1841 et abandonne le métier d’institutrice pour se faire gouvernante.

L’année suivante, elle part pour Bruxelles afin de parfaire son français, mais s’éprend de Constantin Heger, le mari de la directrice de son école. En 1844, elle regagne Haworth, d’où elle écrit des lettres enflammées à ce « maître » qui va rapidement mettre un terme à leur correspondance. Il ne lui en inspire pas moins un roman, Le Professeur, qu’elle passera sa vie à tenter de faire publier et qui ne le sera qu’après sa mort. Charlotte propose à ses sœurs de faire paraître un recueil de poèmes collectif. Il est édité à compte d’auteur en 1846 sous les pseudonymes masculins de Currer (pour Charlotte), Ellis (pour Emily) et Acton (pour Anne) Bell.

Puis les trois sœurs se lancent chacune dans l’écriture romanesque : Charlotte commence à rédiger Jane Eyre, Emily Les Hauts de Hurle-Vent, et Anne, Agnès Grey. Les trois romans paraissent la même année, en 1847. Jane Eyre, publié sous le pseudonyme masculin de Currer Bell, scandalise l’Angleterre victorienne par les revendications d’indépendance de son héroïne, mais son style passionné en fait un best-seller. Encouragée, Charlotte entame un troisième roman, Shirley.

En 1848, Patrick Branwell Brontë meurt d’une crise de delirium tremens après avoir sombré dans l’alcool et dans l’opium. Emily décède trois mois plus tard, et Anne l’année suivante. À trente-trois ans, Charlotte a perdu, en quelques mois, toute sa fratrie. En 1852, Arthur Bell Nicholls, le vicaire de son père, la demande en mariage, mais l’inflexible révérend s’oppose à cette union. Bravant l’interdit paternel, Charlotte Brontë se marie tout de même en 1854. Parution de Villette, inspiré de son expérience bruxelloise et de son amour pour Constantin Heger.

Charlotte Brontë disparaît brutalement en mars 1855. Elle n’a pas quarante ans. Pneumonie, typhoïde, tuberculose ? Les causes de son décès n’ont jamais été vraiment élucidées.

On a parfois tendance à rapprocher son œuvre de celle de Jane Austen. Ce n’est pas lui rendre justice car elle la détestait : « Je me suis procuré le livre [Orgueil et Préjugé] et je l’ai étudié, dit-elle dans une lettre. Et qu’est-ce que j’ai découvert ? Un portrait aussi fidèle que le daguerréotype d’un visage banal, un jardin soigneusement entouré de barrières et fidèlement cultivé, avec de jolies bordures et des fleurs délicates, mais pas la moindre trace d’une physionomie lumineuse et vivante, pas de nature sauvage, pas d’air frais, pas de colline verdoyante, pas de ruisseau impétueux. Je ne voudrais pour rien au monde vivre parmi ses ladies et ses gentlemen, dans leurs maisons élégantes mais confinées. »

Pour en savoir plus : https://audiable.com/boutique/cat_jeunesse/les-soeurs-bronte-a-20-ans