Carlo Collodi

Carlo Collodi
Carlo Collodi, gravure réalisée d’après une photographie de Luigi Montabone, parue dans l’hebdomadaire « L’Illustrazione Italiana » du 2 novembre 1890

Carlo Lorenzini naît en 1826 à Florence. Ses parents sont domestiques à la villa Garzoni, résidence d’une famille aristocratique dans le village de Collodi, en Toscane, d’où l’écrivain tirera plus tard son pseudonyme. Il est l’aîné de neuf frères et sœurs, dont seuls survivront deux frères. À onze ans, promis à la prêtrise, il entre au séminaire de Colle di Val d’Elsa, près de Sienne. C’est le marquis Ginori-Garzoni qui finance ses études. Il les poursuivra ensuite à Florence chez les pères piaristes, ordre dédié à l’évangélisation des enfants pauvres par l’éducation.

À dix-sept ans, Carlo Lorenzini entre commis à la librairie Piatti : là, il lit les « livres interdits » et se prend de passion pour la politique. En 1848, il s’engage dans l’armée d’indépendance afin de libérer l’Italie de la tutelle autrichienne. Revenu à Florence, il fonde un journal satirique, Il Lampione (Le Réverbère). Au cours des deux années suivantes, il est nommé secrétaire du gouvernement provisoire toscan, poste qu’il occupera par intermittences, fonde le journal Lo Scaramuccia (Scaramouche), reprend une activité à la librairie Piatti et est employé à la bibliothèque du Sénat de Florence.

C’est en 1856, à l’âge de trente ans, qu’il décide d’adopter le pseudonyme de Collodi. Il publie De Florence à Livourne, guide historico-humoristique, une comédie, Les Amis de la maison et Les Mystères de Florence, parodie des Mystères de Paris, d’Eugène Sue.

En 1859, il s’engage de nouveau dans la guerre contre l’Autriche. À la fin du conflit, il reprend ses activités littéraires et, pendant dix ans, fréquente les milieux artistiques.

En 1864, il obtient un poste de secrétaire à la préfecture de Florence. Dans le même temps, sentant ses idéaux républicains bafoués par un gouvernement indifférent à l’intérêt général, il laisse pointer sa déception dans de nombreux articles.

Criblé de dettes de jeu, en 1875 il accepte de traduire, à la demande d’un éditeur, les Contes de Perrault, ainsi que quelques récits de Mmes d’Aulnoy et Leprince de Beaumont. Invité par le même éditeur à moderniser un livre de lecture, Collodi y réussit si bien que son Giannettino explose les ventes. Minuzzolo recevra le même accueil (voir la mention de ces titres dans Les Aventures de Pinocchio, chapitre xxvii). Enfin, l’écrivain connaît les honneurs… et quelques rentrées d’argent. À cinquante-cinq ans, il prend sa retraite de fonctionnaire préfectoral pour collaborer au Giornale per i bambini (Journal pour les enfants). C’est dans cet hebdomadaire que paraît, le 7 juillet 1881, le premier chapitre de Storia di un burattino (Histoire d’un pantin). Quinze autres suivront ; après quoi, Collodi, libéré de ses dettes, décide d’interrompre son histoire et de pendre haut et court son héros. Ce sont, dit-on, les protestations de ses jeunes lecteurs qui le conduisent à reprendre le feuilleton jusqu’en janvier 1883. Les trente-six chapitres sont alors réunis en volume et publiés sous le titre Le avventure di Pinocchio (Les Aventures de Pinocchio). Le succès est immédiat… et durable. Carlo Collodi est désormais un auteur célèbre.

Sept ans plus tard, en 1890, une crise cardiaque l’emporte prématurément à l’âge de soixante-quatre ans.

Média

Paroles de passeurs : Yves Stalloni parle de « Pinocchio » de Carlo Collodi

l'école des loisirs · Paroles de passeurs : Yves Stalloni parle de Pinocchio, de Carlo Collodi
Interview et réalisation Sylvie Dodeller. 
Extraits de la série télévisée « Les Aventures de Pinocchio », de Luigi Comencini (1972) avec
 Andreo Balestri, Nino Manfredi, Gina Lollobrigida. Musique de Fiorenzo Carpi