Alexandre Dumas
« Alexandre Dumas est un de ces hommes qu’on pourrait appeler les semeurs de civilisation ; il assainit et améliore les esprits ; il féconde les âmes, les cerveaux, les intelligences ; il crée la soif de lire ; il creuse le cœur humain et il l’ensemence. »
à l’occasion des funérailles de son père.
Fils d’un général, le premier de l’armée française aux origines afro-caribéennes, Alexandre Dumas naît en 1802 à Villers-Cotterêts. Son père disparaît alors qu’il a quatre ans. Après des études sommaires, il devient clerc de notaire, puis, âgé d’une vingtaine d’années, quitte Villers-Cotterêts pour Paris où il obtient un emploi de copiste à la bibliothèque du duc d’Orléans. Il a vingt-deux ans quand l’une de ses maîtresses lui donne son premier enfant, Alexandre, futur auteur de La Dame aux camélias. En 1831, une autre lui donne une fille, Marie-Alexandrine.
En 1825, Dumas fait jouer sa première pièce, La Chasse et l’Amour, un vaudeville écrit en collaboration avec le dramaturge et librettiste Adolphe de Leuven. En 1829, ce sera Henri III et sa cour, drame historique qui, rompant avec les canons du théâtre classique, lance les grandes batailles du théâtre romantique (celle d’Hernani se déroulera un an plus tard) et place son auteur parmi les grandes figures du mouvement.
De 1832 à 1838, Dumas parcourt l’Europe (Suisse, Italie, Belgique, Allemagne…) et tire de ses voyages plusieurs récits. Il épouse en 1840 l’actrice Ida Ferrier. Ils se sépareront au bout de quatre ans après s’être mutuellement beaucoup trompés.
C’est à cette époque que Dumas se lance dans le roman-feuilleton : Le Chevalier d’Harmental, Le Corricolo, puis Les Trois Mousquetaires (premier titre d’une trilogie comprenant Vingt ans après et Le Vicomte de Bragelonne), Le Comte de Monte-Cristo, La Reine Margot, Le Chevalier de Maison-Rouge, La Dame de Monsoreau. Sa collaboration avec Auguste Maquet date de cette période : Maquet procède aux recherches historiques et rédige la trame de romans dont Dumas écrit ensuite le texte.
Enrichi par le succès des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte-Cristo, il fait construire un théâtre à Paris et, à Port-Marly, le « château de Monte-Cristo » : un édifice Renaissance face à un castel gothique entouré d’eau, avec parc à l’anglaise, grottes, rocailles et cascades…
En 1848, il tente en vain de se faire élire député de l’Yonne et, en 1849-1850, publie Le Collier de la reine.
Dumas est riche, il aime le faste, sa prodigalité est légendaire ; sa campagne électorale et la Révolution achèvent de le ruiner. Il est criblé de dettes. En 1849, cinq ans après le début de sa construction, le « château de Monte-Cristo » est vendu et le théâtre en faillite. Poursuivi par les créanciers, Dumas s’exile à Bruxelles. Il ne retrouvera définitivement Paris qu’en 1854.
Publication de La Tulipe noire, Mes mémoires, La Comtesse de Charny, Isaac Laquedem, Les Mohicans de Paris, etc.
Infatigable, Dumas ne cesse de voyager : Pays-Bas, Allemagne, Angleterre, puis, en 1858-1859, ce sera la Russie, jusqu’au Caucase. En 1860, il rejoint Giuseppe Garibaldi auquel il apporte son soutien en achetant, à Marseille, des fusils pour ses troupes. Reconnaissant, Garibaldi le nomme directeur des fouilles et des musées, à Naples, où Dumas habitera jusqu’en 1864. De retour en France, il continuera d’écrire, voyager, donner des conférences, multiplier les conquêtes…
En 1870, il meurt des suites d’un accident vasculaire. Ses restes seront transférés au Panthéon en 2002.
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