Les Hauts de Hurle-Vent - Emily Brontë

Emily Brontë

Classique
Texte abrégé


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Un thriller psychologique devenu livre culte

Heathcliff, enfant trouvé, grandit en valet de ferme dans une famille de la campagne anglaise. Il éprouve un fort penchant pour Catherine, la fille de la maison. Celle-ci n’est pas insensible à son charme, mais choisit, le moment venu, d’épouser plutôt un garçon « de son rang », et riche par surcroît. Histoire banale. Seulement voilà : elle se déroule à une époque où la sévérité des mœurs se conjugue à la résistance des hiérarchies sociales pour exacerber la révolte de l’amoureux déçu. L’affaire tourne au drame, avec des conséquences terribles.

Obsédé par un sentiment d’injustice et par son besoin de revanche, Heathcliff, nature violente, démontre une brutalité de réaction dont la charge explosive va produire autour de lui les effets meurtriers d’une bombe à fragmentation.

Le tableau des ravages accomplis – désolant champ de ruines – nous est brossé par une jeune romancière qui mourra à vingt-neuf ans sans être, pour ainsi dire, jamais sortie de chez elle. D’où Emily Brontë tenait-elle sa science du désastre ? C’est l’un de ces mystères biographiques qui font le charme de la littérature.

 

« Emily Brontë laissait un petit nombre de poèmes et l’un des plus beaux livres de la littérature de tous les temps, Wuthering Heights. Peut-être la plus belle, la plus profondément violente des histoires d’amour… Car le destin, qui, selon l’apparence, voulut qu’Emily Brontë, encore qu’elle fût belle, ignorât l’amour absolument, voulut aussi qu’elle eut de la passion une connaissance angoissée : cette connaissance qui ne lie pas seulement l’amour à la clarté, mais à la violence et à la mort – parce que la mort est apparemment la vérité de l’amour. Comme aussi bien l’amour est la vérité de la mort. »

Georges Bataille, La Littérature et le Mal, 1957.

Traduit par Frédéric Delebecque

Texte abrégé par Boris Moissard

Préface, arbre généalogique des Earnshaw et des Linton, repères biographiques.

  • ISBN: 9782211304733
  • Date de première publication : 2011
  • Dans cette édition : 2019
  • Nombre de pages : 240
  • Prix public: 6.00 € - Acheter le livre en librairie
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Étudier

Un chef-d’œuvre magnétique à étudier au cycle 4

En quatrième, dans le cadre des objets d’étude : « Dire l’amour », « Individu et société : confrontations de valeurs ? » (amour et préjugés de classe) et « La fiction pour interroger le réel » (la représentation de la société dans Les Hauts de Hurle-Vent).

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  • 4e

« Les Hauts de Hurle-Vent », d’Emily Brontë

Stéphane Labbe, professeur de lettres

7 séances – 29 pages

  1. Situation de l’œuvre : Emily Brontë et la magie d’un titre.
  2. Étude d’un extrait du chapitre iii : la tonalité fantastique de l’œuvre ; première analyse du personnage d’Heathcliff.
  3. La narration dans Les Hauts de Hurle-Vent : récit enchâssé et fonctions du narrateur témoin.
  4. Étude d’un extrait du chapitre ix : analyse d’une scène essentielle à la construction de l’intrigue et révélatrice des grandes thématiques du roman.
  5. Heathcliff, héros romantique.
  6. Étude de l’image : une illustration de Fritz Eichenberg.
  7. Étude d’un extrait du chapitre xxxiii : un revirement final qui s’inscrit dans la logique d’une thématique romantique, celle de l’amour vainqueur de la mort. Évaluation et suggestions de prolongements.
Pour les abonnés ecoledeslettres.fr
  • « Les Sœurs Brontë à Bruxelles », d’Helen MacEwan
    par Stéphane Labbe, professeur de lettres :

    1. compte rendu de l’ouvrage d’Helen MacEwan, qui revient sur les deux années passées par Charlotte Brontë à Bruxelles et lève le voile sur l’un des épisodes les plus douloureux de sa vie.

  • Les « Cahiers de poèmes » d’Emily Brontë
    par Stéphane Labbe, professeur de lettres :

    1. l’œuvre d’Emily Brontë, c’est la conjugaison d’un lieu, une sorte de désert battu par les vents où la mort pèse du ciel comme un couvercle – obligeant les vivants à déployer une énergie surhumaine pour simplement exister – et du génie visionnaire d’une femme dont la voix nous atteint encore avec la force d’un uppercut…

  • « Wuthering Heights » (« Les Hauts de Hurle-Vent »), d’Andrea Arnold
    par Anne-Marie Baron, professeure de lettres et critique de cinéma :

    1. de 1920 à 2011, le cinéma a beaucoup fait pour populariser l’unique roman d’Emily Brontë, immense succès de librairie dès sa sortie en 1847. Mais beaucoup de ces adaptations ne traitent pas les quarante années de l’histoire, s’arrêtant à la première génération de personnages. Andrea Arnold a également choisi de traiter seulement la première partie. Pour simplifier la narration, compliquée dans le roman par les points de vue de deux témoins, elle adopte le regard d’Heathcliff, dont elle fait un fils d’esclave noir adopté par M. Earnshaw, père d’Hindley et de Cathy…

Autour du livre

Médias
Neuf traductions de l’incipit des « Hauts de Hurle-Vent»

Avis de lecteurs

Sur le site « La fée aux livres »

« La façon dont est amenée l’histoire de Heathcliff et Catherine est intéressante mais en plus d’une histoire d’amour il y a tout un aspect de la société qui est visible et intéressant à voir ! Je le conseille, en plus il est plutôt simple à lire et la lecture est assez fluide ! »

Sur le site « Lietje » (littérature et jeunesse)

Un classique pour la bit-lit ? un classique pour tous !

« Pour ceux qui trouvent que Les Hauts de Hurle-Vent serait un chef-d’œuvre si le texte était moins bavard et moins diffus, l’idée d’une adaptation est séduisante. Pour les jeunes lecteurs, c’est également une bonne idée : ce livre culte risque de devenir peu accessible avec le temps, à moins d’être inclus au programme scolaire, chose possible dans les pays anglophones (c’est le livre préféré de l’héroïne de Twilight…), mais difficile dans le nôtre. Enfin, reste à exécuter ce programme. La courte préface de Boris Moissard annonce le parti pris ; il choisit de traiter le personnage d’Heathcliff comme un immigré mal traité par son pays et sa famille d’accueil : victime ou coupable, c’est au lecteur de voir. Il met également l’accent sur la parenté de ce roman avec les histoires de vampires (mode oblige ? – l’idée est bonne). Enfin, il propose de voir dans ce roman un cas exceptionnel de mise en valeur d’un personnage secondaire : la domestique Nelly Dean, qui selon lui, “vole la vedette” aux principaux protagonistes. Principale narratrice, seul personnage raisonnable de ces lieux, elle lui apparaît comme l’autre visage de l’héroïsme. Cette adaptation tente donc avec un certain succès de faciliter l’accès à ce texte. Elle propose un arbre généalogique qui aidera tous les lecteurs à se repérer dans cet imbroglio tragique. Son adaptation choisit de concentrer les dialogues, resserrer les descriptions sans les supprimer tout à fait, supprimer les nombreux commentaires des narrateurs sur les faits et les tons de voix des personnages et, enfin, d’éliminer les digressions qui seraient incompréhensibles sans notes pour les lecteurs contemporains, notamment toutes les remarques datées socialement. Bien sûr, cela enlève quelque chose, mais pour un gain visible du côté des jeunes lecteurs. »

Anne-Marie Mercier

Sur le site « Constellations »

« Dans les paysages austères du nord de l’Angleterre, à la fin du xviiie siècle, les membres de deux familles s’entredéchirent. L’amour frustré d’Heathcliff pour Catherine et les humiliations dont il fut victime dans son enfance cultivent chez lui un puissant désir de vengeance, dont les répercussions se font sentir même sur les générations suivantes. Ce classique de la littérature anglaise présente une histoire romantique impitoyable, où l’amour laisse souvent place à la haine. La jalousie, la frustration et les mauvais traitements créent des personnages fascinants de méchanceté qui rivalisent de cruauté physique et psychologique. Les sentiments exacerbés et pathétiques des personnages s’accordent aux descriptions éloquentes de paysages tourmentés. Ces descriptions transmettent l’atmosphère venteuse, pluvieuse et brumeuse des landes anglaises, hantées par des âmes fantomatiques ne trouvant pas la paix. Le nouveau locataire de la maison voisine de Hurle-Vent devient le premier narrateur du roman, mais il est rapidement remplacé par Nelly, une servante, qui fait le récit des évènements passés. La succession de récits au “je” qui s’emboîtent les uns dans les autres rend vivant le style classique de l’ouvrage. Le roman est ici présenté dans une version abrégée. Les coupures importantes, habilement intégrées, rendent l’essentiel de l’œuvre, bien que celle-ci perde un peu en puissance et en profondeur. Un arbre généalogique permet de situer les personnages des différentes générations. »

« Ma fille de onze ans a adoré. Édition qui ne résume pas, mais retire les longues descriptions qui pourraient décourager les jeunes lecteurs ou lectrices. À recommander. »

« Bonne édition abrégée. J’ai choisi cette édition abrégée pour l’étudier en classe avec des élèves de quatrième. Bien sûr, le livre perd un peu en profondeur et en poésie, mais l’essentiel est là : cet amour romantique impossible entre Catherine et Heathcliff qui m’avait fait chavirer adolescente. Bien pratique au début du livre : l’arbre généalogique des Earnshaw et des Linton. »

« La présente édition est remarquable. Elle permet de lire, dans leur substantifique moelle, des romans dont le tribut à leur époque est une longueur peu nécessaire. À moins que vous ne soyez sur terre pour lire des pages et des pages, les classiques abrégés sont pour vous. »