Hector Malot

Hector Malot
Hector Malot photographié par Pierre Petit vers 1900.

Hector Malot naît en mai 1830 à La Bouille, petit village de Seine-Maritime, dont son père est à la fois le maire et le notaire. Cinq ans plus tard, ce père est nommé juge de paix à Bourgtheroulde, dans l’Eure, où la famille part s’installer. À neuf ans, Hector Malot entre en pension à Rouen avant d’intégrer, en 1842, le Collège Royal (aujourd’hui lycée Corneille), puis de poursuivre ses études de lycéen à Paris. Une fois son bac en poche, obéissant à son père, il s’inscrit en droit à Rouen – sans conviction.

À vingt-trois ans, il n’y tient plus : passionné de romans d’aventures, il rêve d’une carrière littéraire, bien loin des études notariales. Après une dispute avec son père, il part pour Paris où il tente, en vain, de faire représenter une pièce de théâtre. Il vivote en écrivant quelques articles, puis se retire à Moisselles, dans le Val-d’Oise, où ses parents se sont établis, pour écrire une trilogie, Les Victimes d’amour, dont le premier volume est publié en 1859. C’est un succès. Malot collabore alors à L’Opinion nationale, un quotidien politique qui soutient des idées progressistes, et continue sa carrière de romancier au rythme soutenu d’un ou deux titres par an.

En 1864, il fait construire un chalet à Fontenay-sous-Bois. Trois ans plus tard, il se marie. Le couple aura une fille, Lucie. En 1867, Romain Kalbris paraît en feuilleton dans Le Courrier français, avant d’être publié en volume dans la « Bibliothèque d’éducation et de récréation » de Pierre-Jules Hetzel. En 1870, Hector Malot voyage, souvent à pied, sur les routes de France et de Suisse. C’est en 1878 que paraît Sans famille, reflet de ces itinérances qui mêle aventure et étude sociale.

Sa femme décède en 1880. L’année suivante, il se remarie avec Marthe Oudinot de la Faverie, de vingt ans sa cadette, qui deviendra, elle aussi, écrivain. Avec elle, il accomplira de nombreux voyages : Algérie, Tunisie, Italie, Turquie, etc. En 1892, il écrit En famille, qui dénonce les conditions de travail des enfants. À son unique petite-fille, qui naît l’année suivante, on donne le prénom de l’héroïne du roman, Perrine.

Hector Malot aura écrit pas moins d’une soixantaine de romans, essentiellement pour adultes, dont la postérité ne retiendra pourtant que ses œuvres destinées à la jeunesse. Écrivain engagé, il s’élève contre la loi de 1838 sur l’internement d’office dans Un beau-frère (1868), dénonce l’affairisme dans Une bonne affaire (1869), s’attaque au clergé dans Un curé de province (1871) et Un miracle (1872), condamne le Second Empire et sa corruption dans Madame Obernin (1870), Souvenirs d’un blessé (1872), Clotilde Martory (1873)…

Son engagement ne se cantonne pas au champ de la littérature. Malot défend aussi l’opprimé dans ses fonctions de conseiller municipal de la ville de Fontenay et aide son grand ami Jules Vallès à continuer de publier en dépit de l’exil qui le frappe, lui apportant soutien financier et moral. C’est grâce à lui que paraîtra le manuscrit de Jacques Vingtras (L’Enfant). Sa générosité et sa rigueur morale lui vaudront le surnom de « Malot-la-Probité ». En 1895, il fait paraître Le Roman de mes romans, 
son autobiographie littéraire.

Atteint de paralysie en 1905, il s’éteint deux ans plus tard, à l’âge de soixante-dix-sept ans.